Les capacités d'accueil hôtelières et touristiques dans la wilaya de Jijel restent «en deçà d'une forte demande, en constante évolution», révèle un rapport de l'Assemblée populaire de wilaya présenté lors de sa dernière session de l'année 2009. Ce constat est confirmé par de nombreux estivants et touristes qui ont visité ou séjourné dans la région lors des précédentes saisons estivales. Avec ses nombreuses potentialités tant naturelles qu'économiques, cette wilaya septentrionale, qui ambitionne de devenir un pôle touristique régional, voire d'envergure nationale ou internationale, ne dispose pas, affirment les élus, d'infrastructures d'accueil en rapport avec les atouts de la région. Le recours à la location d'étages de villas, d'appartements ou de maisons appartenant à des particuliers, comme moyens de «dépannage», confirme également le manque flagrant d'hôtels et de résidences touristiques dans cette wilaya pourtant favorisée par son ouverture vers l'ouest et l'est grâce à la modernisation de son réseau routier. Selon des données officielles locales, la wilaya de Jijel dispose d'une capacité installée de 2 000 lits offerte par 23 établissements hôteliers en exploitation. Ce parc s'avère insuffisant eu égard au nombre d'estivants enregistrés dans la région en été dernier et qui s'est élevé à 13 millions. Mieux, assure-t-on, ces établissements ne sont pas classés étant donné qu'ils «ne répondent pas aux critères pouvant leur assurer le statut d'établissements touristiques», signale le rapport de la commission de l'APW en charge du dossier du tourisme, de la pêche et de l'artisanat. Ces établissements hôteliers sont implantés dans 8 communes, essentiellement côtières, sur les 28 que compte la wilaya, ce qui révèle des disparités et des inégalités dans cette région à vocation touristique et où le plus gros des infrastructures est concentré au chef-lieu de wilaya qui compte 13 hôtels. En outre, nombre de ces hôtels sont dans un état qui laisse à désirer et nécessitent des aménagements ou des actions de réhabilitation et de mise à niveau, en mesure de leur conférer un statut de structures touristiques stricto sensu. Sur un autre plan, et a contrario, les quatre auberges de jeunes, situées sur le territoire de la wilaya, ont apporté un «plus» à la promotion du tourisme de découverte de cette région appelée «côte saphir». D'une capacité d'accueil de 300 lits, ces auberges ont accueilli, au cours de la précédente saison, 12 000 visiteurs, détenteurs de cartes «d'ajiste», reconnues par la Fédération internationale des auberges de jeunesse (IYHF). Les élus de la wilaya ont suggéré, dans leur rapport, la multiplication de ce genre de structures à travers les autres communes de la wilaya afin de leur permettre de contribuer à la promotion et au développement du secteur touristique, et encourager les échanges culturels, notamment en direction des jeunes. Pour ce qui est des campings qui retrouvent droit de cité après une éclipse momentanée, lors de la dernière décennie, leur apport a permis d'accueillir de nombreux estivants, notamment des jeunes en colonies de vacances, au bord de la mer. Avec une capacité de l'ordre de plus de 5 000 lits, les 21 campings gérés par des particuliers et les œuvres sociales d'entreprises, ont constitué une «bouffée d'oxygène» en matière d'accueil des estivants. Le camp le plus en vue est celui de Bordj Blida (El Aouana), à l'ouest de Jijel, dont les portes sont ouvertes à longueur d'année pour accueillir, en dehors de la saison des baignades, des équipes sportives pour des stages de formation et de perfectionnement. Le calme et la sérénité retrouvés constituent un signe de bonne santé pour la wilaya, laquelle devra mettre le secteur touristique et hôtelier au diapason de ces paramètres par l'encouragement dans ce créneau porteur qui augure des lendemains meilleurs, selon l'avis d'un touriste de passage, en juillet dernier, à Jijel. APS