271.000 touristes ont visité l'Algérie durant le premier trimestre de l'année 2005. La grande majorité des infrastructures touristiques en Algérie ne répondent pas aux normes internationales, a indiqué le ministre du Tourisme, Noreddine Moussa, laissant entendre qu'il faut au moins une dizaine d'années pour redorer le blason de ce secteur laissé en jachère. «Le point noir du secteur touristique en Algérie réside au niveau des infrastructures qui accusent un grand déficit», a déclaré hier le ministre sur les ondes de la Radio nationale, Chaîne I, dans le cadre de l'émission hebdomadaire «Thaoulat» à laquelle il a été invité. «Sur les 82.000 lits qui existent en Algérie seuls 10.000 répondent aux normes internationales», a affirmé Noreddine Moussa. Détaillant ces chiffres, le ministre a révélé que le tourisme balnéaire ne contient que 21.000 lits, 47.750 lits au niveau du tourisme urbain, 5330 pour le tourisme thermal et 4330 pour le tourisme saharien. A cette défaillance, il faut ajouter, selon le ministre, la carence en matière de services et d'accueil et la quasi-absence à l'étranger «de relais nécessaires à la promotion du tourisme algérien». Sur la même lancée des chiffres, Noreddine Moussa a également indiqué que 271.000 touristes ont visité l'Algérie durant le premier trimestre de l'année en cours. Une situation pour le moins dramatique pour le tourisme algérien comparativement à nos voisins tunisiens qui, seulement au niveau des infrastructures nous dépassent de très loin. Avec une capacité de 220.000 lits de normes internationales, la Tunisie accueille annuellement des millions de touristes et une rentrée en devises estimée à quelque trois milliards de dollars. «Pour redresser une telle situation il convient d'abord de faire un diagnostic approfondi du secteur, de cerner les défaillances pour se lancer ensuite dans des actions rigoureuses et étudiées», a souligné le premier responsable du secteur. Insistant sur l'impératif de la professionnalisation des intervenants dans le secteur, le ministre a indiqué que son département est sur le point de finaliser un schéma directeur national du tourisme qui prend comme ancrage le schéma directeur national de l'aménagement du territoire. «Dans ce cadre, 150.000 lits répondant aux normes et exigences internationales seront rajoutés à la capacité qui existe actuellement», a-t-il déclaré insistant sur la fragilité du foncier touristique qui a fait l'objet de marchandages depuis la création des zones touristiques. De par le monde, le tourisme est le premier secteur pour d'emplois, un peu plus que celui du bâtiment. Ceci est loin d'être le cas en Algérie quand on voit l'infime budget alloué par l'Etat à ce secteur dans le cadre des deux plans de soutien à la relance économique. Par ailleurs, invité dans la même émission à donner son avis sur la visite des pieds-noirs en Algérie, le ministre du Tourisme ne s'est pas attardé sur les considérations idéologiques et n'a laissé aucune équivoque quand il déclara sèchement: «Pour nous au ministère du Tourisme, ces gens-là sont des touristes comme tous les autres et l'Algérie est accueillante pour tous ses visiteurs». Une campagne politique, animée par des milieux islamistes, a été menée pour empêcher la venue des pieds-noirs en Algérie; la dernière visite d'une centaine de personnes venant de France a eu lieu à Tlemcen. Ainsi par cette déclaration, le ministre vient de clore une polémique «stérile».