Réservée, la presse égyptienne a très peu commenté la visite effectuée, avant-hier à Alger, par le président Hosni Moubarak. Les titres de la presse écrite n'ont consacré, en effet, que des espaces rédactionnels minuscules à l'événement. Le quotidien Al Ahram (journal public) s'est contenté d'une petite dépêche annonçant la visite de « Hosni Moubarak à Alger ». Sans aucun commentaire, le quotidien prend soin de préciser que « Moubarak s'est rendu en Algérie pour présenter ses condoléances à son homologue, Abdelaziz Bouteflika, endeuillé par le décès de son frère Mustapha ». Dans la journée, le même quotidien revient sur la visite en publiant sur son site Internet un article dans lequel « il a fait la revue de la presse algérienne ». L'événement n'a pas également inspiré les quotidiens Al Wafd, Al Djamhouria, Al Watani qui ont juste annoncé la visite. En revanche, l'organe de presse du parti des travailleurs égyptien, Echaâb, n'a pas tari d'éloges sur « l'initiative de Hosni Moubarak considérée comme un pas vers la réconciliation entre les deux peuples ». Dans un long article sous le titre : « Moubarak à Alger pour la première fois depuis le début de la crise entre les deux pays », le journal donne la parole à un ancien ambassadeur égyptien et d'autres politologues qui ont tous souligné l'importance de la visite pour l'avenir des relations algéro-égyptiennes. Ces derniers affirment aussi que la visite de Moubarak « pourrait être une occasion pour les deux présidents de discuter sur nombre de questions qui suscitent toujours la polémique entre les deux pays, telles que le problème d'Orascom Telecom et la présidence de la Ligue arabe ». Le même journal évoque aussi le dispositif sécuritaire mis en place à Alger à l'occasion de la visite de Hosni Moubarak. Le quotidien Al Misri El Youm abonde dans le même sens. Mais le journal consacre trois articles à la visite de Moubarak en Algérie. Il qualifie d'abord le voyage du président égyptien en Algérie « d'initiative susceptible de dégeler les relations entre les deux pays après des mois de froid ». Dans un autre article, le même quotidien donne la parole aux chefs des partis politiques égyptiens. Selon le journal, la classe politique égyptienne est favorable au rapprochement avec l'Algérie et salue l'initiative de leur président. Seul le président d'honneur du parti Al Wafd, Mustapha Taouil, s'est montré réticent. Ce dernier s'entête à dire que « son pays n'était pas fautif et il ne doit pas faire des gestes pour satisfaire les autres ». « Nous sommes un grand pays », se targue-t-il. Toujours dans la même édition, Al Misri El Youm livre un autre papier dans lequel « il estime que Saïd Bouteflika était le meneur de la campagne contre l'Egypte et le décès de Mustapha Bouteflika permettra de calmer la situation ».