La visite, le lendemain du sommet arabe, du président égyptien Hosni Moubarak en France et la question du retrait de la Syrie du Liban ont été les événements majeurs répercutés hier par la presse écrite dans le monde arabe. Le quotidien égyptien Al Ahram a indiqué que le tête-à-tête, jeudi, entre Moubarak et Chirac a porté sur les résolutions du sommet d'Alger, la situation au Moyen-Orient et entre le Liban et la Syrie. S'agissant de la paix au Moyen-Orient, autrement dit de l'initiative arabe de paix, le président Moubarak a déclaré à son homologue français : « Lorsqu'Israël se retire des territoires occupés, les pays arabes vont normaliser leurs relations avec lui. » Le président égyptien a fait remarquer, avec regret, qu'à « chaque fois que les Arabes demandent à Israël de se retirer de la bande de Ghaza, Sharon répond par l'élargissement des colonies dans d'autres zones ». Moubarak a qualifié l'attitude d'Israël d'« inadmissible » en ajoutant : « Il faut qu'on soit franc et clair et qu'on évite les manœuvres si on veut une paix réelle. » Le deuxième point débattu par les deux présidents concerne la situation entre le Liban et la Syrie. A ce sujet, Moubarak a annoncé que le calendrier du retrait syrien du Liban sera fixé dans une semaine. Pour ce qui est de Hizbollah au Liban, le président égyptien a conditionné le désarmement de ces groupes pro-iraniens au retrait total d'Israël. Le journal saoudien El Hayet a repris la déclaration du roi de la Jordanie Abdellah qui a avoué l'échec de son ministre des Affaires étrangères, Hani Molki, de défendre l'initiative jordanienne de paix proposée au sommet arabe. « Le ministre des AE ne s'est pas bien expliqué sur la proposition de la Jordanie », reconnaît le roi Abdallah en affirmant que Hani Molki n'a pas pu convaincre son homologue saoudien Saoud Fayçal. Par ailleurs, le quotidien libanais An Nahar a mis l'accent sur le dernier rapport de l'ONU au sujet de l'assassinat de Rafic Hariri. Selon lui, le président libanais Lahoud appelle Annan à mettre en œuvre tous les moyens pour élucider cet assassinat. Le rapport de l'ONU demande, à cet effet, l'installation d'une commission d'enquête internationale et indépendante. L'ONU, dans le même document, fait endosser « aux services de sécurité libanais et des renseignements syriens la responsabilité dans le climat d'insécurité qui règne au Liban ». Un climat, précise le journal, qui a favorisé l'assassinat de Hariri. Le rapport a également relevé la faiblesse et la carence dans l'enquête menée par le Liban. En Tunisie, le tête-à-tête, jeudi, entre le roi Mohammed VI et Bouteflika, qui a duré deux heures, a suscité l'enthousiasme de la presse locale. Même si aucun détail officiel n'a filtré sur la rencontre, le journal La Presse souligne que les relations entre Alger et Rabat marquent « un dégel » après le premier tête-à-tête, mardi dernier. Le journal considère cette rencontre comme l'un des principaux événements du sommet. La relance des relations algéro-marocaines, souhaitée par les principaux partenaires commerciaux de l'Algérie et du Maroc comme la France, les Etats-Unis et l'Espagne, constitue en effet un facteur déterminant pouvant dynamiser l'ensemble maghrébin, note La Presse.