La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a-t-elle réalisé tous les objectifs qu'elle s'était fixés depuis 1999 ? Beaucoup reste à faire, de l'avis même des responsables de la DGSN. Le tout nouveau directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, aura donc du pain sur la planche. En matière de ressources humaines d'abord. Le nouveau DGSN devra poursuivre la stratégie de recrutement pour atteindre l'objectif de 200 000 policiers avant la fin de l'année en cours. C'est « le nombre suffisant », selon l'ancien DGSN assassiné, Ali Tounsi, pour assurer la sécurité de la population sur tout le territoire national. Actuellement l'effectif de la Sûreté nationale a atteint plus de 150 000 éléments, dont 9 000 femmes, soit 7,8% de l'effectif total. Donc, il reste au moins 40 000 éléments à recruter durant les six mois à venir. Outre le recrutement, la DGSN devra également s'occuper de la formation et de la valorisation de ses ressources humaines. Ce qui lui fait largement défaut actuellement. Au niveau des corps de la sécurité nationale, la police reste à la traîne sur le plan de la prise en charge socioprofessionnelle des agents. Ces derniers attendent, en effet, depuis plusieurs années l'élaboration et la promulgation de leur statut particulier. Un statut qui devrait « les libérer de la Fonction publique ». Mais le texte, qui était prêt depuis 2006, ne voit toujours pas le jour. Récemment, le directeur général intérimaire de la DGSN, Abdelaziz Affani, avait affirmé que le nouveau statut a été transmis au gouvernement pour examen et adoption. Selon lui, le nouveau statut « réglera en grande partie le problème des salaires et du statut familial des agents de police ». Mais en contrepartie, précise-t-il, le document contient beaucoup d'exigences en termes de servitude et de sacrifice. Pourquoi a-t-on ajourné sa promulgation ? Se sentant lésés, de nombreux officiers de police ont même demandé la création de leur propre syndicat. Une demande qui s'est heurtée à l'opposition catégorique de Ali Tounsi. Toujours dans le même contexte, la DGSN a également beaucoup de travail à faire en matière d'organisation et de discipline en son sein. L'autre chantier qui attend le nouveau DGSN est la réalisation de nouvelles structures à travers le territoire national : sûretés de daïra, sûretés urbaines, différentes brigades, de nouvelles écoles de police et l'acquisition de matériel nouveau. Selon un bilan publié sur le site Internet de la Sûreté nationale, l'Algérie dispose d'une académie de police, de 14 écoles supérieures de police et de 35 centres de formation. De 2006 à 2009, la DGSN a créé également plus de 1000 sûretés (501 sûretés de daïra et 563 sûretés urbaines). Mais le nombre d'infrastructures reste largement insuffisant. En matière d'équipement, la DGSN a acquis, entre 2005 et 2008, 8 hélicoptères pour porter le nombre de ses appareils à 12.