La ville étouffe sous le poids du commerce informel qui a envahi les moindres espaces, mais aussi sous celui du commerce réglementaire. La commune d'El Harrach, connue naguère pour sa vocation industrielle, a perdu, ces dernières années, cette caractéristique pour se tourner vers le commerce. La ville donne aujourd'hui l'apparence d'un grand marché à ciel ouvert où s'écoulent, dans l'indifférence la plus totale, toutes sortes de marchandises. La ville étouffe sous le poids du commerce informel qui a envahi les moindres espaces, mais aussi sous celui du commerce réglementaire. Le marché hebdomadaire de voitures en est l'illustre exemple. Les services de l'APC, qui avaient cédé son exploitation à un privé, n'ont paradoxalement aucun droit d'intervention, ou du moins de regard dans sa gestion qui s'avère des plus hasardeuses. Aux abords de ce marché règne une anarchie qui dénote un laisser-aller apparent de la part des autorités locales. Des jeunes gens accaparent des pans entiers de rues et obligent les citoyens venus vendre leur voiture à s'acquitter des droits d'entrée au marché. Au centre-ville, ce sont les marchands illicites qui ont élu domicile à longueur d'année sur les trottoirs de l'agglomération, faisant régner un désordre indescriptible, en proposant à la vente des articles variés, allant des simples effets vestimentaires aux volailles et animaux domestiques, en passant par l'outillage et les fruits et légumes, etc. Cette situation accentue la congestion qui prévaut dans la ville, et qui, faut-il le rappeler, n'a aucunement évolué en matière d'infrastructures de base pour alléger la circulation devenue endémique. Les seuls ponts qui font jonction entre les deux rives de l'oued El Harrach, au niveau du centre-ville, sont au nombre de deux seulement, qui plus est sont dans un état de vétusté dangereuse. Il s'agit du pont « blanc » et du pont « noir ». Le premier construit par les Turcs en 1697 et le second durant la période coloniale. « Tous les travaux entrepris en vue d'améliorer le cadre de vie des habitants d'El Harrach ont été menés du côté de la rive droite de l'oued », affirment plusieurs citoyens de la commune. En effet, des quartiers résidentiels tels que Belfort ou Bellevue bénéficient d'une attention particulière de la part des responsables locaux, alors que des quartiers à forte densité démographique situés sur la rive gauche de l'oued, tels que la rue de la Gare ou encore Meskida, continuent de croupir dans la régression la plus avilissante. « Cela fait des années que nos maisons menacent ruine, mais sans que notre cas inquiète les autorités locales », regrettent des habitants de la rue de la Gare. Bien que la wilaya ait entamé il y a quelques années des travaux de restauration du vieux bâti, le noyau de la ville se trouvant sur la rive gauche de l'oued continue à s'éroder, au grand dam de ses occupants qui continuent eux aussi a y résider au péril de leur vie. « Hormis les quelques maisons restaurées et dont les devantures font face au grand carrefour du centre-ville, aucune autre maison n'a fait l'objet de restauration », nous affirme-t-on sur place. Par ailleurs, la commune qui compte près de 60 000 habitants manque cruellement de structures dédiées à la jeunesse telles que les maisons de jeunes, les centres culturels ou les salles de sport, car le peu qui existe ne peut répondre à la demande grandissante en matière de prise en charge de la jeunesse locale. D'autres problèmes viennent altérer le cadre de vie des habitants de la commune : il s'agit des coupures récurrentes de l'électricité et de l'eau où encore de l'état des routes peu reluisant et du ramassage plus qu'aléatoire des ordures ménagères. En tout état de cause, les habitant d'El Harrach espèrent que les responsables locaux daignent enfin prendre leurs problèmes en charge.