De véritables directives ont été lancées, hier, par le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, à l'adresse du nouveau directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel n Un plan de charge qui relègue la ressource humaine au second plan. Ce qui tranche totalement avec les priorités exprimées par le nouveau DGSN, basées essentiellement sur la valorisation des compétences… Jamais dans l'histoire de la Sûreté nationale, une cérémonie d'installation d'un directeur général n'a été aussi solennelle que celle organisée en l'honneur du général-major Abdelghani Hamel, qui vient de remplacer le défunt Ali Tounsi, assassiné le 25 février dernier dans son bureau par un de ses proches collaborateurs, le colonel Chouaïb Oultache. Même les invités ne sont pas des moindres : le chef d'état-major de la Gendarmerie nationale, le général-major Ahmed Boustila, le directeur de la sécurité de l'Armée, Djebbar Mhena, fraîchement promu (5 juillet dernier) au grade de général-major, le ministre de la Justice, le président de la cour d'Alger et le procureur général, les directeurs généraux des Douanes et de la Protection civile, le wali d'Alger, trois anciens patrons de la police, Ouadah, Bouzbid et le colonel Lahrèche, ainsi que des personnalités de la société civile, 48 chefs de sûreté de wilaya du pays, les directeurs centraux de la police et d'anciens cadres de la police. Une brève allocution de Abdelaziz El Affani, directeur de la police judiciaire, pour rappeler les circonstances difficiles dans lesquelles il a assuré l'intérim durant quatre mois, puis un long discours du ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, axé sur plusieurs points, ou plutôt des directives, et un hommage particulier « à l'exceptionnelle mission » du défunt Ali Tounsi, durant ses 15 années à la tête de la police. Aucun mot sur le sacrifice des milliers de martyrs du devoir, notamment ceux tués par les terroristes. Des « enjeux importants », souligne t-il, qui ont motivé le choix du général-major Abdelghani Hamel, d'autant que sa « longue carrière et (sa) riche expérience, dans une structure à la vocation similaire le mettent dans une situation privilégiée pour consolider ce qui a été fait et apporter les améliorations dictées par les nécessaires évolutions de cette institution et les nouvelles conjonctures sécuritaires ». De ce fait, le ministre énonce une série de directives à l'adresse du nouveau DGSN, sommé « de faire rapidement un diagnostic précis sur la situation qui prévaut dans cette structure et d'en relever les points forts et les points faibles, et de tracer des objectifs au centre de vos missions ». Il est également appelé à rendre nécessaire la coordination permanente et soutenue avec l'ensemble des services de sécurité, afin que les actions s'inscrivent dans un cadre « de complémentarité, dans un souci d'efficacité que ce soit avec le DRS (Département de renseignement et de sécurité) ou avec (…) les services des Douanes et de la Protection civile ». Le ministre précise qu'en raison de son rôle d'auxiliaire de la justice, « la police doit se mettre en relation permanente avec le pouvoir judiciaire, avec lequel il est absolument nécessaire de collaborer pour préserver l'Etat de droit et protéger le citoyen de tous les abus et de toutes les violences (…) ». Il appelle au renforcement des efforts dans la lutte contre la drogue, la contrebande, la contrefaçon, l'immigration clandestine, la corruption et la criminalité financière et insiste sur « l'importance » des renseignements généraux, arguant du fait que « la lutte contre la subversion et la criminalité ne peut réussir que par le renseignement. Mieux connaître permet de mieux prévenir et d'agir à temps ». Il rappelle que « l'administration du territoire qui est une attribution majeure du ministère de l'Intérieur ne peut se faire sans une connaissance de la situation générale du pays et il faut revenir aux analyses périodiques qui éclairent de manière pertinente les plus hautes autorités sur le climat qui prévaut dans le pays. Cela permettra d'anticiper dans la conduite des politiques publiques ». Une ascension fulgurante Agé de 55 ans, natif de la ville de Sabra (Tlemcen), le général-major Abdelghani Hamel cumule une carrière de 37 ans au sein de la Gendarmerie nationale. Titulaire d'un ingéniorat en informatique et d'un magister en études stratégiques et relations internationales, il a occupé une dizaine de fonctions au sein de la gendarmerie, dont chef d'état-major du commandement régional de la 6e Région militaire, chef de division de la sécurité publique, commandant régional de la 2e Région militaire, commandant du Groupement des gardes-frontières et commandant de la Garde républicaine, son dernier poste. Il avait le grade de lieutenant-colonel en 2006, avant d'être promu général en 2008 et général-major deux ans plus tard.