Suite aux recommandations de l'Oms, de nombreux pays ont déjà mis en place des mesures de prévention, en l'occurrence le dépistage des voyageurs pour éviter la propagation du virus, notamment dans les transports en commun et les aéroports, surtout les voyageurs en provenance de Chine et d'autres pays où des cas ont été confirmés. A l'aéroport international d'Alger, rien n'indique cette alerte maximale lancée dans tous les aéroports du monde. Pourtant, l'Algérie accueille depuis des années de nombreuses personnes de nationalité chinoise dans le cadre de la coopération et un vol hebdomadaire d'Air Algérie ainsi que d'autres compagnies assurant le transit (Dubaï et Turquie) pour ces coopérants arrivent à l'aéroport d'Alger. Selon des témoignages de voyageurs recueillis hier matin, tout semble être normal. Les premiers voyageurs arrivés en provenance d'Europe affirment n'avoir constaté aucun dispositif dédié au contrôle sanitaire ni des points d'inspection au niveau du hall des arrivées. Le dispositif de surveillance et de contrôle aux frontières a été pourtant activé depuis jeudi, selon le ministère de la Santé, de la Population et d la Réforme hospitalière. Le directeur général de la prévention au ministère de la Santé, le Dr Fourar, avait indiqué que le dispositif de contrôle et de surveillance va être déclenché et les experts ont décidé de suivre quotidiennement l'évolution de ce virus tout en prenant en compte les décisions de l'OMS qui pourraient porter sur les restrictions aux voyageurs et autres mesures de prévention. Les recommandations de l'Oms sont tombées, mais sur le terrain rien n'est encore mis en place. Le risque de mutation de ce virus et de sa propagation plus rapidement fait craindre le pire, selon les autorités sanitaires. «Le virus, qui se transmet par les voies respiratoires, pourrait muter et se propager plus facilement», a-t-on averti. Interrogé à ce sujet, le Pr Salim Nafti, pneumo-phtisiologue, ex-chef de service des maladies respiratoires au CHU Mustapha Bacha, affirme que des mesures de surveillance et de contrôle s'imposent le plus tôt possible. «Le contrôle aux frontières doit être évidemment renforcé et systématique pour identifier les sujets en état de fébrilité qui pourraient être porteurs du virus. L'installation en urgence des caméras thermo-sensibles doit être faite en urgence comme l'indique l'OMS, surtout que notre pays a une coopération avec la Chine, le pays où le virus est apparu en décembre 2019 et que d'autres pays sont aujourd'hui touchés», a indiqué le Pr Nafti, qui signale que le comportement de ce virus n'est pas encore connu. «Il va être analysé au cours de cette épidémie. Il est jugé très virulent du fait qu'il provoque directement des pneumonies qui sont parfois difficiles à traiter lorsque les antibiotiques n'agissent pas. Les malades sont en soins intensifs mais tout dépend de l'évolution de la pneumonie qui peut régresser ou non», a-t-il ajouté, tout en précisant que les malades chroniques, les enfants, les femmes enceintes sont plus exposés au risque d'être contaminés plus facilement. «La réceptivité du virus est plus facile chez ces personnes à risque», a-t-il dit. D'où l'intérêt de se protéger en mettant en place des mesures de prévention en dépistant les voyageurs. Du côté d'Air Algérie, le chargé de communication, Amine Andalousi, affirme que des mesures de prévention ont été instaurées à bord de la liaison Alger-Pekin, selon les recommandations de l'Agence internationale de l'aviation civile (L'IATA) en étroite collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé, tout en rappelant qu'à l'heure actuelle, l'OMS ne recommande aucune restriction de voyage ou de commerce.