Celui qu'un jour l'acteur égyptien Omar Sharif a surnommé « Pharaon » est bien parti pour décrocher son 4e mandat à la tête de la FIFA. Sans surprise, dans un an (2011) Joseph S. Blatter sera réélu à la tête de la FIFA. Tout est prêt pour le sacre. Le colonel suisse a balisé la voie. Il sera l'unique candidat à sa propre succession. Fort de son « bilan », il a tracé son territoire la veille de l'ouverture de la 19e Coupe du monde organisée par la FIFA. Lors de l'assemblée générale de la FIFA à Johannesbourg, il a clairement signifié aux représentants des associations nationales sa ferme volonté de garder son fauteuil et surtout de ne voir personne le défier à travers le dépôt d'une candidature. Fort du soutien des Européens, à travers Michel Platini et l'UEFA, il a assuré ses arrières en vidant le coffre-fort de la FIFA sous forme de primes aux fédérations à charge ensuite pour elles de lui renvoyer l'ascenseur en 2011. Avec plus de 3,5 milliards de dollars de bénéfices sur le dernier bilan, la FIFA peut se permettre d'offrir des cadeaux aux fédérations pour s'assurer leurs voix. Le Qatari Mohamed Ben Hammam, président de la puissante Confédération asiatique de football et allié jadis du « Pharaon », aurait eu l'intention de s'aligner en 2011 avant de se rendre compte de la difficulté de la tâche qui l'attend. Son pays (Qatar) qui postule à l'organisation de la Coupe du monde 2022 ne le laissera pas « empoisonner » la vie à Joseph S. Blatter au risque de ne pas obtenir le feu vert pour abriter la grande manifestation footballistique. Jeudi à Johannesburg, « Pharaon » a encore frappé en mettant l'accent sur l'excellence de l'organisation de la Coupe du monde 2010, sans oublier de rappeler au passage que le choix de l'Afrique du Sud pour la 19e Coupe du monde était le sien. Pour le Suisse, la FIFA et le football, c'est LUI ! Avant et pendant le Mondial, il n'a eu de cesse de rappeler que la Coupe du monde en Afrique c'est LUI. Il oublie (volontairement) de rappeler les (véritables) raisons qui ont présidé à ce choix au lendemain de la désignation en (2002) de l'Allemagne pour accueillir la Coupe du monde. Le pays de Nelson Mandela, convaincu d'une flagrante tricherie au niveau de l'opération de vote, avait menacé de recourir à la justice. Pour faire taire les Sud-Africains, il a bien manœuvré en coulisses pour leur accorder ce « droit ». En retour, sermonné par le puissant lobby de l'argent qui fait vivre la FIFA au dessus des normes, et sous la pression les puissantes confédérations européenne et sud américaine, il a accepté de tourner le dos au principe de la rotation de la Coupe du monde. Celle-ci ne reviendra pas de sitôt sur notre continent. « Pharaon », super-président du football mondial, n'a pas encore réagi au limogeage du président de la Fédération égyptienne de football, Samir Zaher, par le Conseil national des sports (CNS) égyptien. N'est-ce pas une ingérence extérieure caractérisée dans les affaires du football ? Le silence de « Pharaon » sur cette affaire en intrigue plus d'un sur les bords du Nil.