Le président-directeur général du groupe Sonelgaz, Chaher Boulakhras, a fait état, hier, selon l'Aps, du recours à l'avenir, pour le développement des énergies renouvelables, à la production locale des petits réseaux d'électricité au lieu des centrales. «L'investissement dans de nouvelles structures est une bonne chose, mais il a, néanmoins, montré ses limites aussi bien en termes de couverture de la demande croissante et que pour la concrétisation d'une politique durable. Nous ne pouvons continuer à investir comme par le passé juste pour satisfaire la demande en période de pics saisonniers, alors que d'autres solutions plus efficaces et de moindre coût s'offrent à nous», a déclaré M. Boulakhras à l'ouverture du 3e Salon de l'électricité et des énergies renouvelables (SEER) au Palais des expositions (Alger). Qualifiant de «solution prometteuse» le développement des énergies renouvelables, notamment à travers la production locale d'électricité (foyers, immeubles, petites centrales…) dans le cadre des réseaux «intelligents», il a souligné le faible coût de production de ce type d'énergie par rapport à la hausse attendue du coût de production du combustible fossile à l'avenir. Concernant la situation du secteur des énergies renouvelables, M. Boulakhras a rappelé qu'à ce jour 21 stations solaires et fermes éoliennes ont été installées dans les Hauts-Plateaux et le Sud d'une capacité globale de 354,3 mégawatts, dont 10,2 MW d'énergie éolienne. Depuis leur lancement, ces installations ont produit près de 2000 GWh. A cela s'ajoute le programme d'hybridation des centrales turbines à gaz et centrales diesel existantes dans le Sud à travers la réalisation de centrales solaires photovoltaïques d'une puissance de 50 MW. On compte aujourd'hui 12 centrales solaires photovoltaïques hybrides, a fait savoir le responsable, ajoutant que le programme se poursuivra pour couvrir les 30 centrales de production réparties dans le Sud. Soulignant que les énergies renouvelables constitueront pour le secteur, lors de la prochaine étape, une «priorité nationale», M. Boulakhras a évoqué des projets «concrets» qui seront réalisés «efficacement et rapidement» à la faveur de la réunion de deux facteurs essentiels : «une vision claire en matière de transition énergétique et la volonté politique». Dans ce sens, il a ajouté que l'option retenue reposait sur les moyens industriels locaux. «Nous avons choisi une voie difficile, mais c'est la plus à même de garantir le développement économique et de créer un tissu industriel, des emplois et des activités durables», a-t-il soutenu. Le PDG de Sonelgaz a fait remarquer, à cet effet, que son groupe veillait à privilégier le produit national et à conclure des partenariats visant la localisation de la production tout en bénéficiant de l'expertise étrangère. A cet égard, il a fait savoir que la joint-venture Geat (Sonelgaz – General Electric) pour la fabrication d'équipements électriques technologiquement complexes entamera, dans quelques jours, la production d'une première turbine locale au niveau de l'usine de Batna. Lors de sa visite aux différents pavillons du Salon, M. Boulakhras a prôné «une nouvelle forme de partenariat entre Sonelgaz et les sociétés de production de matériel et équipements électriques spéciaux». «Sonelgaz ne considère pas les sociétés comme de simples fournisseurs, mais souhaite les accompagner dans les différentes phases de production, à travers la consultation, pour participer aux choix techniques de l'usine et suivre les moyens de production», a-t-il déclaré.