Quand le vainqueur du premier Mondial organisé en Afrique aura été couronné ce dimanche, la « planète football » tournera les yeux vers le Brésil, hôte de l'édition 2014, un défi pour ce grand pays émergent où presque tout est à faire. Les principaux chantiers sont les infrastructures (stades, transports, aéroports) et l'équipe même du Brésil, après l'échec du sélectionneur Dunga. Le jour de l'élimination précoce du Brésil en quart de finale face aux Pays-Bas (2-1), tous les Brésiliens ont reporté à 2014 leurs espoirs d'ajouter une sixième étoile sur leur maillot. « Perdre en 2010 pouvait se comprendre, mais perdre en 2014 serait répéter (la défaite de) la Coupe de 1950, et cela personne ne l'imagine », a affirmé Ricardo Teixeira, en référence au traumatisme national qu'a été la défaite du Brésil en finale face à l'Uruguay (2-1), au stade du Maracana à Rio. Président de la Fédération brésilienne (CBF) et du comité organisateur du Mondial-2014, Teixeira dirige d'une main de fer le football brésilien depuis 1989. Quelques heures à peine après l'arrivée au Brésil des Auriverdes, il a sèchement licencié le sélectionneur et tout le staff technique, annonçant son intention de tout rénover. Mais au-delà du défi sportif, les autorités du football sont surtout préoccupées par les retards dans les travaux d'infrastructures, symbolisés par l'exclusion du grand stade de Morumbi à Sao Paulo, la plus grande métropole du pays avec ses 17 millions d'habitants. La Fédération internationale (Fifa) a écarté ce stade légendaire faute de garanties financières sur sa modernisation. La rénovation du mythique Maracana est aussi un sujet de préoccupation. L'appel d'offres pour les travaux estimés à 400 millions de dollars (environ 316 millions d'euros), soit plus que la construction d'un stade à Manaus, a été une nouvelle fois repoussé, laissant planer le doute sur leur date d'achèvement. Tout n'est pas prêt Le Brésil doit encore résoudre des problèmes de stades ou de transport pour le Mondial-2014 qu'il organise, a expliqué le président de la Fédération brésilienne (CBF), Ricardo Teixeira, lors de la présentation de la prochaine Coupe du monde. La 20e édition du Mondial n'a pas encore résolu toutes ses questions logistiques, a rappelé M. Teixeira, jeudi, lors d'une conférence de presse à Johannesburg. Tous les travaux n'ont pas commencé pour la rénovation ou la construction des stades, et il reste beaucoup d'interrogations au sujet des transports et de la sécurité, à l'image des problématiques posées à l'Afrique du Sud pour l'édition en cours de la Coupe du monde. A titre d'exemple, Sao Paulo, la première ville du pays, ne dispose pas, pour l'instant, de stade pour le Mondial, la Fifa n'ayant pas retenu le légendaire Morumbi, faute de « garanties financières » sur sa rénovation. « Il y a un certain nombre de doutes sur quelques stades pour l'instant, à Sao Paulo, à Curitiba, mais les travaux ont commencé dans d'autres, comme à Bahia, bref tout est en train de se faire comme prévu », a assuré le président de la CBF. Le 14 mai, la Fifa a approuvé les projets de sept villes pour accueillir les matches du Mondial 2014 : Belo Horizonte, Brasilia, Cuiaba, Curitiba, Manaus, Porto Alegre et Sao Paulo. Priorité pour les aéroports A ce jour, la Fifa a approuvé les projets de six des douze villes hôtes du Mondial : Belo Horizonte, Brasilia, Cuiaba, Curitiba, Manaus et Porto Alegre. La construction ou la rénovation des stades font partie d'une liste de 86 projets endossés par le gouvernement pour un total de 13,2 milliards de dollars. Les organisateurs attendent trois millions de touristes supplémentaires pour la durée de la compétition, soit une hausse de près de 80% par rapport à une saison normale, ce qui va aggraver l'engorgement des aéroports, « déjà au bord de l'effondrement opérationnel », selon une étude officielle. « Le problème de 2014, c'est : les aéroports, les aéroports et les aéroports », a reconnu Ricardo Texeira lors d'une présentation à Johannesburg. Il s'est toutefois voulu rassurant : « Des contrats ont été passés et la question va être traitée en priorité. Et nous avons développé un plan des transports en commun ». Les investissements requis pour rénover seize terminaux aériens se montent à 7 milliards de dollars afin d'augmenter leur capacité de 66%, selon les autorités aéroportuaires. Outre la Coupe du monde, le Brésil doit accueillir, lors des six prochaines années, la Coupe des Confédérations en 2013, la Copa America en 2015 et les Jeux olympiques en 2016. « Nous allons organiser le meilleur Mondial jamais vu sur la planète », a claironné le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, en Afrique du Sud. Dunga s'explique L'ancien sélectionneur du Brésil, Carlos Dunga, a estimé qu'il n'a pas commis d'erreurs dans la préparation de l'équipe pour le Mondial-2010, et que ses joueurs n'ont rien non plus à se reprocher, dans une interview au quotidien O Estado de Sao Paulo. Le match contre les Pays-Bas en quart de finale, perdu 2-1 par le Brésil, « ne me sortira pas de la tête avant un bon moment. Personne n'était prêt à perdre, cela a été la fatalité », déclare Dunga. « Je m'en vais la conscience tranquille. Je voulais gagner, mais cela ne s'est pas fait. Qu'est-ce qu'on peut dire ? », ajoute-t-il. Quant aux joueurs, « ils se sont donnés ». « Je n'ai rien à leur reprocher (...). Nous avons fait ce que nous devions faire », insiste Dunga, certain de ne pas avoir commis d'erreurs dans sa sélection, même si beaucoup lui ont reproché d'avoir laissé des joueurs précieux à la maison. L'ancien sélectionneur défend aussi Felipe Melo, très critiqué après son implication dans l'égalisation des Pays-Bas, puis la faute grossière qui lui a valu un carton rouge pendant le quart de finale : « Ce massacre en règle ne sert à rien. » Dunga, dont les fonctions ont pris fin à son retour d'Afrique du Sud, assure aussi avoir reçu, avant le Mondial, plusieurs propositions d'emploi, mais qu'il se consacre pour l'instant à sa famille et à ses amis, sans même regarder les derniers matches de la Coupe du monde. Le logo dévoilé Le logo du Mondial-2014, qui sera organisé au Brésil, a été officiellement présenté par le président Luiz Inacio Lula da Silva, jeudi, à Johannesburg, à trois jours de la finale de l'édition 2010. Le logo représente deux mains vertes et une main jaune stylisées s'enlaçant pour former la silhouette du trophée de la Coupe du monde, avec 2014 écrit en rouge. Il représente « les talents des Brésiliens, leur goût du travail, les couleurs du pays », a expliqué le président brésilien. « Nous allons organiser la meilleure Coupe du monde jamais montrée à la terre », a-t-il dit, dans une des salles du Convention Center de Johannesburg, en présence du président de la Fifa, Joseph Blatter, et des présidents des comités locaux d'organisation du Mondial-2010 en Afrique du Sud, Irvin Khoza, et du Mondial-2014, Ricardo Teixeira, également président de la Fédération brésilienne (CBF). « Bravo à l'Afrique du Sud d'avoir organisé cette inoubliable Coupe du monde, elle a montré au monde entier la capacité d'organisation et le sens de la joie de ce pays », ajouté M. Lula da Silva. « Le succès de nos frères africains représente un formidable challenge pour nous, il faut tenter de faire encore mieux », a-t-il ajouté. Le président brésilien a également assuré que le Mondial sera organisé « dans la transparence : toutes les dépenses publiques seront consultables sur internet ».