Toute personne qui pénètre aujourd'hui dans l'ancien jardin public communal ne peut qu'éprouver à la fois un sentiment de réprobation et d'indignation face à l'état de désolation dans lequel se trouve ce jardin abandonné et dévasté. « Apparemment, il s'agit d'une démission collective des élus communaux », dira un citoyen rencontré à l'entrée de cet ancien espace de repos et loisirs. D'une superficie de 5 ha environ, surplombant l'oued de Béchar au centre ville, le jardin public a subi des dommages causés par les intempéries d'octobre 2008 mais n'a pas été réhabilité depuis. Au contraire, il s'est transformé, au cours des dernières années, en un refuge pour ivrognes et marginaux qui n'hésitent plus, témoignent les riverains, à escalader la clôture d'enceinte pour y pénétrer laissant derrière eux des tas de bouteilles d'alcool. Des palmiers brûlés côtoient d'autres dépérissant par manque d'eau et des amas de déchets jonchent le sol. « Une véritable dévastation » assurent les citoyens. Les quelques animaux qui faisaient la joie des enfants ont totalement disparu et leurs abris endommagés. Seul a survécu à cette « hécatombe » le cafetier Mabrouk, locataire depuis vingt ans et qui refuse de partir car il espère que les choses s'améliorent et que les élus communaux réhabilitent le jardin pour reprendre son activité. Les citoyens, à chaque occasion, signalent ces faits et sont outrés par l'état des lieux réservé à ce jardin public. Ils n'arrivent pas à comprendre que les pouvoirs publics puissent célébrer chaque année la journée internationale de l'Environnement alors que cet unique espace de verdure et de repos dans la commune de Béchar est complètement abandonné.
