L'Algérie a qualifié, mardi, la décision de la Côte d'Ivoire d'ouvrir un «consulat» à Laâyoune occupé de «transgression flagrante du droit international». L'Algérie a décidé de rappeler son ambassadeur en Côte d'Ivoire pour «consultations», suite aux déclarations du ministre de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l'extérieur, Ally Coulibaly, lors de l'ouverture le 18 février 2020 «d'un prétendu consulat de son pays à la ville de Laâyoune occupée du Sahara occidental». «Le ministère des Affaires étrangères a décidé de rappeler, pour consultations, l'ambassadeur d'Algérie en Côte d'Ivoire, suite aux déclarations sibyllines et insidieuses du ministre de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l'extérieur, lors de l'ouverture d'un prétendu consulat de Côte d'Ivoire à Laâyoune, au Sahara occidental», a indiqué jeudi un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères. La même source rappelle que «cette ouverture intervient au mépris des principes et des objectifs consacrés par l'acte constitutif de l'Union africaine (UA), notamment l'impératif d'unité et de solidarité entre les peuples d'Afrique et la défense de l'intégrité territoriale et l'indépendance des pays membres de l'Union». Ally Coulibaly avait affirmé que l'ouverture de ce consulat «ne doit pas donner lieu à une polémique», puisque la Côte d'Ivoire «n'a jamais fait mystère» de son soutien à la colonisation par le Maroc du Sahara occidental. «Ouvrir un consulat général dans cette région stratégique à vocation internationale indéniable s'inscrit donc dans l'ordre normal des choses», a-t-il précisé. Vue d'Alger, cette déclaration est une provocation. Pour enfoncer le clou, Ally Coulibaly – dont le pays semble assumer pleinement le viol des principes fondateurs de l'UA – a fait savoir que «la Côte d'Ivoire n'acceptait pas qu'on lui dicte sa conduite dans les relations internationales et (que) sa décision d'ouvrir un consulat général à Laâyoune est un acte souverain et conforme à ses intérêts et ses valeurs». Il n'en fallait pas plus pour susciter l'ire des autorités algériennes qui ne devraient pas en rester là. L'Algérie avait déjà qualifié mardi l'initiative ivoirienne de «transgression flagrante du droit international» et de «violation aux engagements issus de l'acte constitutif de l'Union africaine (UA)». «Quoi qu'il en soit, la décision d'ouverture de représentations diplomatiques par certains pays africains, fondateurs de l'UA, n'est qu'un nouvel épisode d'une longue série de manœuvres et de politique de fuite en avant, qui ne sauront perdurer face à la force de la loi et de la légalité internationale, mais aussi le fort attachement du peuple sahraoui à son droit naturel et légitime à l'autodétermination», avait conclu la même source. Le Front Polisario a lui aussi condamné avec véhémence la décision ivoirienne. Il l'a carrément qualifiée d'«acte hostile» qui vise à saper le processus de paix parrainé par les Nations unies pour décoloniser la dernière colonie du continent africain. Il a indiqué, par ailleurs, que la RASD «se réserve le droit de répondre à cette mesure irresponsable, d'une manière garantie par la loi pour défendre sa souveraineté, l'unité et l'intégrité de ses terres nationales par tous les moyens et méthodes possibles».