187 familles menacées d'expulsion se sont rapprochées du comité SOS Expulsions, selon son porte-parole, Salim Hakim. Des dizaines de familles risquent de se retrouver dans la rue, sans toit. Au moins 187 familles sont menacées d'expulsion et se sont rapprochées du comité SOS Expulsion au niveau du territoire national. Six familles sont déjà expulsées par des décisions de justice, durant cette semaine dans les wilayas d'Alger, Tipasa et Blida. C'est ce qu'a indiqué le porte-parole du comité SOS Expulsion, Salim Kakim. Il est intervenu hier au cours d'une conférence de presse organisée au niveau du siège de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, à Alger. M.Salim a affirmé que les familles concernées par ces opérations d'expulsion des logements qu'ils occupaient depuis des années, menacent d'investir la rue. Elles comptent organiser un sit-in devant la wilaya d'Alger. La date de cette action de protestation n'est pas encore arrêtée, selon M.Salim. Il précise qu'une réunion est prévue incessamment entre les membres du bureau du comité SOS Expulsion pour prendre une décision et fixer la date de la tenue de ce sit-in. «Nous ne demandons pas la mer à boire, nous demandons des logements. Pas plus», a-t-il affirmé d'un ton ferme. M.Salim a précisé que cette action intervient après que ces familles aient épuisé toutes les démarches et recours nécessaires auprès des autorités compétentes. «Toutes les démarches que nous avons effectuées auprès des officiels ont été vaines. Personne ne nous a entendus», a-t-il affirmé. Cette action aura pour objectif, selon le porte-parole du comité, de dénoncer la politique du programme de relogement, appliquée par les autorités. Si les occupants d'habitats précaires sont relogés, ce devrait être le cas pour ceux menacés d'expulsion, dit-il. Il tire la sonnette d'alarme quant à la recrudescence des expulsions, notamment au niveau de la wilaya d'Alger. Cette décision d'investir la rue coïncide avec l'opération de relogement au niveau de la wilaya d'Alger. En effet, 10.000 familles seront relogées avant la fin novembre prochain, selon le wali d'Alger. L'objectif de cette opération consiste en l'éradication de l'habitat précaire. En ce sens, la wilaya d'Alger est face à un autre problème. Les familles expulsées veulent avoir leur propre logement. Selon le porte-parole de SOS Expulsion, 110 familles menacées d'expulsion sont enregistrées à la wilaya d'Alger. Hier, une famille a été expulsée dans la commune de Bordj El Kiffan, a fait savoir une femme qui était présente lors de la conférence. Se référant à l'article 58 de la Constitution qui stipule que «les familles bénéficient de la protection de l'Etat», M.Salim Hakim en appelle à l'Etat. «Où est l'Etat?», s'interroge-t-il et demande aux pouvoirs publics d'appliquer les lois de la République. Certaines familles expulsées occupaient des logements de fonction depuis plusieurs années. Après l'âge de la retraite ou le décès du bénéficiaire, les familles ont de fortes chances de se retrouver à la rue.