Plusieurs secteurs n'interviennent pas dans la réalisation des PPDRI. L'apport des collectivités locales fait énormément défaut. Le programme de développement, connu sous le nom de Projet de proximité de développement rural intégré (PPDRI), conçu pour améliorer les conditions de vie dans nos campagnes, peine à donner ses fruits. À l'instar des autres régions du pays, la wilaya de Bouira en a aussi bénéficié. Cependant, sur le terrain, le constat que l'on peut faire est très peu reluisant quant à la mise en œuvre du programme en question. À commencer par l'année 2009, qui est considérée, rappelons-le, comme une année pilote, sur les 38 PPDRI inscrits, 22 projets seulement ont été lancés. Pour ce qui est de l'avancement des travaux, faut-il noter que les projets lancés suivent une cadence très lente. L'enveloppe qui a été allouée pour la concrétisation de ces 38 PPDRI était de près de 8 milliards de dinars. Mais ce qui semble être à l'origine des lenteurs constatées dans l'exécution des projets de développement de proximité, il y a cette thèse qui fait que, mis à part la Conservation des forêts qui réalise l'ensemble de ses actions (travaux sylvicoles, reboisement, repeuplement, ouverture et aménagement des pistes agricoles…etc.) incluses dans les PPDRI, les autres secteurs, notamment la DSA, l'hydraulique, les travaux publics, la santé, l'éducation…n'interviennent plus. « Pour ce qui est des actions qui relèvent de notre secteur, nous sommes en train de les réaliser », a déclaré Mme Boucheraine, chef de service au sein de la Conservation des forêts de Bouira. « C'est vrai qu'on est responsable des programmes PPDRI, mais cela ne nous permet pas d'obliger les autres secteurs à lancer leurs actions », ajoute-t-elle. Comme il est à souligner que tous les secteurs participent à la validation des PPDRI. Mais, en arrivant à la phase de la réalisation, aucun de ces secteurs n'a jugé utile d'agir en conséquence. Cette situation explique, d'emblée, pourquoi les populations ne sont toujours pas retournées dans leurs villages, après l'exode rural forcé à la suite de l'avènement du terrorisme intégriste. Inverser l'exode, revitaliser les villages, comme cela a été décidé par les hautes autorités du pays, ne sont finalement que des mots dépourvus de tout sens. ailleurs, la commune de Bechloul, à titre d'exemple, qui a bénéficié d'un programme de six (6) PPDRI, attend toujours la réalisation de ces projets. « La situation de sous-développement que traverse notre commune depuis de longues années nous a poussé à réagir. Nous avons donc élaboré une plate-forme de revendication locale, dont une copie a été envoyée au président de la République. Suite à cela, une commission a été dépêchée depuis Alger avec laquelle nous nous sommes réunis en 2008. Jusqu'au jour d'aujourd'hui, on ne voit rien venir », dira Y. Saleh, porte-parole du mouvement associatif. Ce dernier dénonce vertement l'absence des collectivités locales dans la réalisation de ces projets de développement. « Où sont les responsables locaux, élus ou commis de l'Etat qui ont promis de satisfaire les revendications des citoyens en matière de développement local ? Leurs promesses sont restées sans lendemain », tonne-t-il. C'est la même situation dans plusieurs communes. Manifestement, le retour dans son village natal s'avèrerait impossible.