Le vice-président américain Joe Biden est arrivé samedi en Irak pour une visite surprise, a rapporté la chaîne de télévision satellitaire Arabiya basée à Dubaï. La visite de Biden intervient au moment où les partis politiques irakiens peinent de former un nouveau gouvernement quatre mois après les élections législatives. Le vice-président américain Joe Biden s'est rendu auprès des troupes américaines en Irak hier, jour de la fête nationale aux Etats-Unis. Il devait rencontrer séparément le Premier ministre Nouri al-Maliki et son rival Iyad Allaoui qui se disputent la direction du pays depuis les élections législatives de mars. L'Irak est plongé dans une grande instabilité politique dont profite l'insurrection depuis le scrutin du 7 mars, aucun parti n'ayant remporté les 163 sièges requis pour détenir la majorité au Parlement. Le Bloc irakien (Iraqiya) de l'ancien Premier ministre chiite laïque Allaoui, soutenu par la minorité sunnite, a obtenu 91 sièges, soit deux seulement de plus que l'Alliance pour l'Etat de droit (AED) de M. Maliki, dont les efforts pour former une sorte de super-coalition chiite avec l'Alliance nationale irakienne soutenue par l'Iran achoppent sur le choix du Premier ministre. M. Biden a insisté dimanche sur la nécessité de faire en sorte que toutes les composantes de la société irakienne se sentent représentées par le gouvernement, quelle que soit sa direction. "Quand le gouvernement sera formé, cela marquera un moment extraordinaire: une transition pacifique du pouvoir", a-t-il estimé. Il devait s'entretenir d'abord avec M. Allaoui puis avec M. Maliki. C'est sa deuxième visite en Irak depuis le début de l'année, et la cinquième depuis son élection à la vice-présidence fin 2008. Pendant ce temps, l'insurrection continue de semer la terreur dans le pays. Des kamikazes ont frappé les sièges des gouvernements de deux provinces dimanche, ce qui est la spécialité d'Al-Qaïda en Irak. Un attentat-suicide a ainsi fait quatre morts et 23 blessés à Ramadi, située à 115km à l'ouest de Bagdad, selon un conseiller provincial, et un autre s'est soldé par deux policiers blessés à Mossoul, la troisième ville du pays, bastion d'Al-Qaïda dans le nord, selon la police. Notons qu'une femme kamikaze s'est faite exploser hier au Conseil de la province irakienne d'Anbar (ouest), tuant au moins deux personnes et blessant plusieurs autres, selon une source proche de la police provinciale. "Une femme kamikaze a fait exploser un gilet d'explosifs dans le complexe du Conseil provincial dans la ville de Ramadi, tuant au moins deux personnes et blessant sept autres", a précisé à Xinhua la même source sous le couvert de l'anonymat. L'auteur de l'attentat-suicide tentait d'entrer dans le bâtiment du Conseil proche du bureau du vice-gouverneur, selon la même source. Les attaques des insurgés se poursuivent dans la province d'Anbar, instable autrefois, mais relativement calme depuis plus de deux ans après que les tribus sunnites et les groupes d'insurgés anti-américains eurent commencé à coopérer avec les troupes américaines et les forces de sécurité irakiennes pour combattre le réseau d'al-Qaïda en Irak.