Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, a décidé de mettre en place une charte ou un code d'engagement qui oblige le personnel religieux, notamment les imams, à éviter les écarts par rapport aux symboles de la nation. « Les valeurs de la nation, les lois de la République et l'engagement religieux doivent être respectés par tout le monde et les imams doivent être en tête de liste et donner l'exemple », a soutenu lundi un responsable au niveau du ministère. La réflexion autour de la confection d'une charte a été lancée suite à l'incident survenu, il y a quelques jours, lors d'un colloque, en présence du ministre des Affaires religieuses, où des imams ont refusé de se lever pour l'hymne national, qualifiant ce geste de « bid'â ». Fait qui a suscité l'ire du représentant du gouvernement, qui a décidé de sévir en instruisant les parties concernées à agir. Huit imams ont été sanctionnés, ils ont été traduits devant le conseil scientifique et le conseil de discipline de la direction des affaires religieuses d'Alger. Ces imams sont suspendus pour trois mois, sont dégradés et n'ont pas le droit de prêcher avant que le ministre de tutelle ne tranche sur leurs cas. Selon le chargé à l' information du ministère, Fellahi, le secteur des affaires religieuses a déjà entamé l'élaboration de ce code d'engagement destiné aux imams des mosquées et qui sera prêt incessamment, c'est-à-dire avant le mois de Ramadhan. Ce code, estime M. Fellahi, a été rendu nécessaire par l'ouverture sur le monde et la pénétration en Algérie de plusieurs courants. « Il s'agit de protéger la société, l'Etat et le cadre lui-même afin de ne pas dévier de la référence nationale », a-t-il soutenu. Ce code, qui sera distribué aux imams et au niveau des directions des affaires religieuses des wilayas, impose également « le respect des rites malékite et ibadite qui font partie de notre histoire et des engagements tels la lecture du Coran selon la version Ouarch, la lecture du Sahih El Boukhari, Hizb Erateb et la dispense de cours sur le Fikh dans les mosquées ». « Les interprétations disparates et incohérentes des symboles de la nation créent une fissure. La religion est indissociable des valeurs de la nation. Si l'imam ne ressuscite pas la mémoire de nos martyrs avec gratitude, celui-ci ne réussit pas sa tâche », avait soutenu le premier responsable du conseil scientifique.