Bouabdallah Ghlamallah fixe une feuille de route pour les imams. Des instructions ont été données pour que ces derniers fassent preuve d'une grande ingéniosité afin de mener à bien leur mission, celle de prêcher la bonne parole. Et cette «bonne parole» doit être axée sur l'Islam comme religion unique et officielle, et sur l'Algérie. De ce fait, «les mosquées doivent jouer un rôle unificateur de la Nation algérienne», a laissé entendre Bouabdallah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, devant les imams, en marge de sa visite, effectuée mercredi dernier dans la wilaya de Bouira. Selon le ministre, rien n'est encore acquis. Et le combat pour réaliser un tel projet, qui est l'«unité de la société algérienne», ne paraît pas des plus simples. Mosquée, zaouïa et école coranique, ces établissements religieux doivent se mettre au travail pour aller dans le sens de prêcher la bonne parole, laquelle permettra aux Algériens de vivre leur «algérianité». Dans ce sens, Bouabdallah Ghlamallah a avancé comme argumentaire à cette désunion, les tragiques événements des années 1990. «Si nous avions été unis à cette période-là, le terrorisme n'aurait pas eu lieu en Algérie», a-t-il affirmé. En prêcheur et politicien avéré, le ministre a souligné que cette union a été retrouvée ces dernières années grâce «au rôle des mosquées, des écoles coraniques et des zaouïas», sans pour autant admettre que cette union est loin d'être stable. «Le rôle de l'imam est d'inculquer aux citoyens l'amour de l'Islam et du pays», dira-t-il à ce sujet. Abordant les événements ayant secoué la région de Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa, le ministre dira que «c'est le travail de sape des mauvaises langues» qui, de l'avis de Bouadballah Ghlamallah, sèment la discorde entre les citoyens. Apostrophé sur la question de l'évangélisation en Algérie, le ministre, tout en rejetant la question d'un revers de la main, soulignera du haut de sa tribune que «l'Algérie n'a jamais été chrétienne». Et d'affirmer: «Le christianisme est venu en Algérie avec le colonialisme romain et français.» Au plan local, il y a lieu de noter que le secteur des affaires religieuses de la wilaya a bénéficié d'une enveloppe supplémentaire de 850 millions de dinars dont 600 millions pour le parachèvement des projets, et la réalisation de mosquées et écoles coraniques à travers le territoire de la wilaya. Tandis que les zaouïas ont bénéficié d'une subvention de 500 millions de dinars alors que le reste de l'enveloppe est alloué à la wilaya dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux.