Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) interpelle de nouveau les pouvoirs publics sur la dégradation de l'environnement des affaires et les nombreux freins à l'investissement en Algérie. Après avoir lancé un appel au gouvernement au sujet d'une nécessaire sauvegarde des entreprises et la promotion de nouvelles activités, le FCE vient d'adresser à la présidence de la République, une étude relative à la mise en place urgente d'un «dispositif d'investissement au service de la croissance et du développement», selon l'intitulé du document élaboré par l'organisation patronale, menée par Sami Agli. Le Forum évoque l'échec de tous les dispositifs réglementaires et les mesures prises depuis des années pour encadrer la sphère économique et booster les investissements. Pour le FCE, «les échecs sont imputables principalement au fait que les dispositifs ne sont pas accompagnés d'une politique de promotion de l'investissement, tirée d'une vision économique, encore absente. Ensuite, parce que le cadre juridique n'a jamais été et ne sera jamais le déterminant premier de l'investissement». Pour le Forum, les textes ne peuvent pas, à eux seuls, produire des effets bénéfiques pour l'économie, si rien n'est fait en parallèle pour mettre en place un climat des affaires favorable. Faisant une rétrospective des solutions préconisées pour encadrer la sphère économique du pays, le FCE souligne qu'en moins de trois décennies, pas moins de «sept cadres juridiques régissant l'investissement ont été adoptés». L'organisation relève ainsi qu'«entre 1988 et 2016, cinq dispositifs d'investissement et deux réformes lourdes, dont celui ayant précédé le cadre actuel, ont été essayés, puis déclarés insatisfaisants, car ils n'avaient pas produit les effets escomptés en termes de volume d'investissement, de nombre de projet, de transfert de technologie, de création d'emploi ou de croissance et, d'avoir, pour certains, été à l'origine de pratiques négatives». Le Forum estime que «les leçons tirées de l'expérimentation des sept dispositifs, qui se sont succédé depuis 1988, doivent permettre de corriger les limites et les écueils d'un nouveau cadre». Pour le FCE, il est absolument vital d'engager, d'ores et déjà, «le programme d'action pour l'investissement destiné au traitement des éléments constitutifs du climat des affaires par une révision profonde de la gouvernance des administrations économiques et de ses rapports avec l'entreprise avec pour objectif un changement du droit administratif pour le faire passer d'un droit de la puissance publique à un droit des relations de l'administration avec ses usagers». Le FCE préconise, notamment à partir des constats dressés, d'œuvrer à la stabilité macroéconomique, institutionnelle et juridique et la qualité de l'administration, la fin de la distinction entre investisseurs locaux et étrangers – sauf cas du taux de change et de la convertibilité de la monnaie locale – et l'émergence de nouveaux instruments de promotion des investissements.