Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a fait état, lundi à Hassi Messaoud, de la volonté de son gouvernement d'impulser le secteur des énergies renouvelables et de créer les conditions d'une transition vers le solaire afin de diminuer la dépendance du pays vis-à-vis des hydrocarbures. Mettant à profit les festivités commémorant le double anniversaire de la création de l'UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures, M. Djerad a ainsi déclaré qu'il était devenu impératif de «s'affranchir de la dépendance aux hydrocarbures et d'aller vers les énergies renouvelables», estimant que cette option n'est plus désormais «un choix pour le gouvernement, mais une nécessité impérieuse, vu les fluctuations des cours du pétrole», a-t-il souligné. Il indiquera que l'Algérie «possède un énorme potentiel en énergie solaire qui lui permet d'être pionnière dans la production de ce type d'énergie propre», tout en précisant que «c'est là la nouvelle orientation économique adoptée pour sortir de la dépendance absolue à la rente pétrolière». Le Premier ministre rappellera à ce propos la stratégie nationale tracée par son gouvernement dans le cadre du plan d'action adopté récemment par le Parlement. Il évoquera ainsi le programme décidé en vue d'une «transition énergétique fluide visant à développer et à porter la production de 4000 mégawatts à l'horizon 2024 et de 16 000 MW à l'horizon 2035». Il affirmera que ce programme permettra «une économie de près de 240 milliards de mètres cubes de gaz naturel, outre un développement efficient du tissu des petites et moyennes entreprises (PME), spécialisées dans la fabrication des composantes des énergies renouvelables». Il est à rappeler que le nouveau programme dévoilé par l'Exécutif est en deçà du précédent plan de 22 000 MW tracé à l'horizon 2030, adopté en 2011, élevé en 2016 au rang de priorité nationale, sans qu'il soit suivi d'effet, puisque, entre 2010 et 2019, seuls 390 MW ont été réellement installés, soit à peine 1,8% de l'objectif. Ainsi, actuellement seule une capacité totale de 343 MW est fournie par une vingtaine de centrales solaires photovoltaïques, réalisées entre 2014 et 2017 dans le Sud et les Hauts-Plateaux. Selon un récent bilan officiel, le secteur des ENR n'enregistre que peu de projets, dont la majorité de faible capacité. Ainsi, ce sont 25 MW en solaire thermique qui ont été installés via la centrale hybride solaire-gaz, sise à Hassi R'mel, d'une capacité totale de 150 MW, réalisée par New Energy Algeria (Neal) en 2011.