Le gouvernement compte mettre en œuvre une stratégie nationale pour une transition énergétique fluide à même de développer et de porter la production des énergies renouvelables à 16 000 mégawatts (MW) à l'horizon 2035 dont 4 000 MW d'ici à 2024. Ce programme permettra, selon le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, d'économiser près de 240 milliards de m3 de gaz naturel et assurera également un développement efficient du tissu des petites et moyennes entreprises (PME), spécialisées dans la fabrication des composantes des énergies renouvelables. "S'affranchir de la dépendance aux hydrocarbures et aller vers les énergies renouvelables n'est plus un choix pour le gouvernement, mais une nécessité impérieuse, vu les fluctuations des cours du pétrole", a-t-il affirmé, lundi dernier, dans son allocution à l'occasion de la célébration, à Hassi Messaoud, du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l'UGTA. M. Djerad a rappelé que l'Algérie "possède un énorme potentiel en énergie solaire qui lui permet d'être pionnier dans la production de ce type d'énergie propre". Ce qui résume, a-t-il expliqué, la "nouvelle orientation économique adoptée pour sortir de la dépendance absolue à la rente pétrolière". Il est grand temps, semble-t-il vouloir dire, de passer de l'utilisation figée de cette richesse (hydrocarbures) à son exploitation dans la relance d'une industrie et d'une économie créatrice de richesses. D'où l'impératif, a-t-il précisé dans ce sens, de continuer à "encourager l'industrie pétrochimique, en plein essor, en vue de valoriser la production nationale d'hydrocarbures, de répondre à la demande nationale en dérivés pétroliers et de s'orienter vers l'exportation". Le renouveau économique prôné par le gouvernement doit être fondé, a indiqué Abdelaziz Djerad, sur le développement d'autres secteurs tels que l'agriculture, l'industrie, la pétrochimie, le tourisme et l'économie de la connaissance et tous les secteurs générateurs de richesses. C'est le "seul moyen de faire face aux défis qui nous sont imposés", a-t-il ajouté. Pour lui, vu ses capacités et les moyens dont elle dispose, l'Algérie pourra devenir un pays émergent en un laps de temps court, à condition que les uns et les autres fassent preuve de bonne volonté et conjuguent leurs efforts. Le processus d'édification de l'Algérie nouvelle, enclenché le 22 février 2019, aboutira en principe à une autre étape qui devra consacrer les fortes aspirations du peuple au changement, à la démocratie, à la justice sociale et à l'édification d'un Etat de droit. Le Premier ministre parle de la "construction d'un Etat de droit, le renforcement des libertés individuelles et collectives et la démocratie participative et la gestion transparente des institutions de l'Etat, valeurs qui seront introduites dans la nouvelle Constitution". Il juge indispensable, aussi, de concrétiser de manière effective la diversification de l'économie du pays pour la "rendre compétitive à travers l'exploitation optimale de toutes les capacités de développement disponibles, génératrices de richesses et d'emplois". L'autre volet, et non des moindres, évoqué par M. Djerad a trait à l'érosion du pouvoir d'achat des citoyens. Il a rappelé, à ce propos, les mesures décidées par le président de la République que le gouvernement s'attelle à mettre en œuvre, à savoir l'exonération totale d'impôts des faibles salaires, la révision du Smig, la régulation du marché, la protection du consommateur de la spéculation et la subvention des produits de large consommation, qui, a-t-il promis, ne connaîtront aucune augmentation. Il a demandé en revanche aux travailleurs et aux pouvoirs publics d'œuvrer "côte à côte" pour le maintien du système national de protection sociale des salariés et des retraités, confronté à une grave crise financière.