Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a réclamé hier à Washington des « clarifications » sur les contentieux de la colonisation juive et de Jérusalem-Est avant de reprendre des négociations directes avec Israël. Cette demande a été formulée à l'émissaire américain George Mitchell, qui a été longuement reçu à Ramallah (Cisjordanie) par le président Abbas. « Jusqu'à présent, il n'y a pas de clarifications dans la position américaine sur un certain nombre de problèmes, en particulier ceux qui permettraient de passer à des discussions sur un règlement final », a expliqué l'un des dirigeants de l'OLP, Yasser Abed Rabbo, à l'issue de la rencontre. « Cette rencontre de trois heures (...) était certes importante, mais il y a plusieurs questions, en tout premier lieu les colonies et la situation à Jérusalem, qui nécessitent davantage d'éclaircissements et d'examen de la part des Américains », a précisé M. Rabbo. Le représentant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a souligné que le « calendrier n'est pas aussi important que les fondations du processus de paix », alors que les Palestiniens sont sous une intense pression de l'Administration Obama pour engager rapidement un dialogue direct avec Israël. Michel : des allers-retours pour rien De son côté, M. Mitchell a qualifié son entretien avec M. Abbas et le principal négociateur palestinien, Saeb Erakat, de « très productif ». Comme d'habitude, le médiateur américain s'est refusé à entrer dans le détail de ses discussions. Vendredi, le sénateur Mitchell s'était entretenu avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à Jérusalem. Les deux hommes n'ont fait aucun commentaire à l'issue de leur entrevue. L'envoyé américain pour le Proche-Orient reverra M. Netanyahu dimanche. Il effectue depuis des mois des navettes entre Washington, Jérusalem et Ramallah pour tenter de relancer le processus de paix bloqué depuis l'offensive militaire d'Israël contre la bande de Ghaza fin 2008. Israéliens et Palestiniens ont accepté en mai d'engager des pourparlers indirects, dits « de proximité », sous l'égide des Etats-Unis, mais ces discussions, selon les dirigeants palestiniens, n'ont rien donné. Les Etats-Unis s'efforcent désormais de promouvoir un dialogue direct. Toutefois, les Palestiniens réclament des « réponses » ou des « signaux » d'Israël sur les questions de la sécurité et des frontières, deux pierres d'achoppement dans le processus de paix, avant de s'engager directement dans des pourparlers avec les Israéliens. Au cours de son séjour, M. Mitchell doit également rencontrer la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui a entrepris une visite hier dans la région.