Cette thématique traitant de protagonistes se retrouvant après une catastrophe, inspirée par le crash d'un avion dans la Cordillère des Andes, apparue pour la première fois sur les planches, rappelons nous, avec Slimane Ben Aïssa dans Babor gh'rak, dénote, sinon le manque d'inspiration, un certain mimétisme qui gagne notre théâtre. Al Bassis (La lueur), réalisée et mise en scène par Din El Hanani Mohamed Djahid du Théâtre régional de Sidi Bel Abbès et présentée par la troupe de Oum El Bouaghi, était au menu de la 7e journée du programme des 3es Journées maghrébines de théâtre qu'organise, pour rappel, le Théâtre régional de Batna. Une pièce qui ressemble étrangement à une autre, Erekssa al Akhira (la danse ultime) de par la thématique. Un groupe de personnes se retrouve coincé dans une grotte, suite à un tremblement de terre. Un moment d'expiation recherché par l'auteur et que les comédiens expriment à travers de longues litanies, le moins que l'on puisse dire, ennuyeuses. Comme litanie rime bien avec lugubre, Razik Bensib a su exécuter le décor de circonstance : un décor à base de toile de jute qui réussit à faire ressortir l'effet recherché par l'auteur, l'horreur que doit, selon la trame, susciter le châtiment de Dieu ! Cette thématique traitant de protagonistes se retrouvant après une catastrophe, inspirée par le crash d'un avion dans la cordillère des Andes, apparue pour la première fois sur les planches, rappelons nous, avec Slimane Ben Aïssa dans Babor gh'rak, dénote, sinon le manque d'inspiration, un certain mimétisme qui gagne notre théâtre. Quelques moments forts ont certes ému le public, mais les dialogues chargés de discours moralisateurs vont à l'encontre des objectifs recherchés par ce type de théâtre à première vue relevant du théâtre brechtien mais qui, loin de susciter l'effet de distanciation, incite plutôt à l'identification. Le mérite revient néanmoins au public, premier bénéficiaire de ces journées. Un public que le Théâtre régional de Batna, et nous ne le diront jamais assez, se doit de fidéliser, et pourquoi pas, d'inciter à payer son billet. L'on se demande à quand le théâtre, comme les autres manifestations culturelles, aura droit à plus de considération. Les spectacles à titre gracieux ont parfois des effets néfastes sur le public et il est temps d'y remédier. En attendant le reste du programme, le public est impatient de découvrir la nouvelle création du Théâtre régional de Skikda, Khayal edhal (La silhouette de l'ombre) écrite par Salim Souhali et réalisée par Chawki Bouzid.