Résumé de la 2e partie Au mois de mars 1921, Adrienne Bolland a débarqué en Amérique du Sud. Le jour «J», elle lance le G3 sur la piste et s?envole. «Vous ne passerez qu'à une condition : suivre ce que je vais vous dire !» a dit aussi la folle. Comment cette illuminée pourrait-elle connaître le secret d'un passage ? Pourtant, le lac à la forme, à la couleur d'une huître est bien là. Hasard ? Soit, mais troublant. Pendant que défilent dans sa tête toutes les hypothèses et les suppositions possibles, Adrienne survole le lac en question. Presque automatiquement, elle a pris la direction de la vallée, à droite. Réflexe naturel d'un pilote face à un obstacle. Et la voix de la femme retentit à nouveau dans son souvenir : «Si vous continuez à droite, vous êtes perdue...» Et les autres ? se demande Adrienne, les cinq autres qui ont dû eux aussi emprunter la vallée ? Ils ne sont pas revenus... Peut-être à cause de cette vallée. Puis elle se dit que la situation est absurde. Etre là, suspendue entre ciel et terre, la route dégagée d'un côté, l'obstacle de l'autre et la mort quelque part à droite ou à gauche... C'est absurde. Elle a une chance sur deux et c'est sans doute parce qu'elle a toujours préféré la difficulté qu'Adrienne Bolland prend tout à coup la décision de suivre le conseil de l'inconnue. Elle fonce vers l'obstacle. Un coup de manche à balai vers la gauche et le G 3 est face aux montagnes. Il faut monter, monter encore. Adrienne mesure du regard les cimes des Andes perdues dans les nuages et se dit que jamais l'appareil ne passera à 3 500 mètres. Le mur est maintenant tout proche. 3 800 mètres. Elle croit que l'avion va se fracasser d'une seconde à l'autre. C'est alors que dans une trouée de nuages, Adrienne voit la «chaise renversée» ; la montagne, à cet endroit, a la forme du dossier d'une chaise renversée et, sur la droite, apparaît la trouée. Adrienne peut passer sans augmenter d'altitude ; elle aperçoit bientôt la pente du versant chilien et le monde entier apprend la nouvelle : la cordillère des Andes est vaincue par une Française de trente ans ! De retour en Argentine, Adrienne Bolland n'a qu'une idée en tête : retrouver la mystérieuse visiteuse qui lui a révélé le passage. Et elle va la retrouver. Mais la femme se contentera de dire qu'elle fréquente une amie qui est médium et qu'un jour où elles parIaient du projet de la petite Française avec un correspondant, celui-ci leur avait transmis le message que, textuellement, elle lui avait rapporté. Adrienne Bolland est morte en mars 1976, à l'âge de quatre-vingt-un ans, après une vie bien remplie, au service des ailes françaises. Tous ceux qui l'ont connue s'accordent à dire que si son personnage un peu fantasque et son caractère difficile l'amenèrent souvent à faire des éclats, jamais sa bonne foi ne fut prise en défaut. Il faudrait croire qu'Adrienne Bolland a découvert le passage des Andes grâce à un mystérieux correspondant de l'au-delà. Alors, il faut logiquement admettre la proposition suivante : «Etant donné un passage dit de la chaise renversée et un lac couleur d'huître que personne au monde n'a pu voir avant l'aviatrice puisque, les condors mis à part, elle était le premier être vivant à survoler cet endroit ; «Etant donné également (et ce n'est pas une plaisanterie) qu'Adrienne BoIland a franchi la cordillère des Andes le 1er avril 1921... Trouvez l'équation inconnue !»