En ce qui concerne la filière de l'oléiculture dans le pôle Soummam, nous nous intéressons aussi à un aspect de l'environnement qui est la biodiversité en développant le champ variétal dans l'oléiculture», dira Ali Ferrah, le coordinateur national du PASA. «L'oléiculture traditionnelle est pratiquement en voie de disparition et dans la région qui nous intéresse, nous sommes en zone de montagne caractérisée avec un écosystème fragile qu'il faut soutenir par les modèles d'exploitations familiales qui permettraient de maintenir la population sur place», ajoute notre interlocuteur. L'objectif, à terme, pour le pôle Soummam est d'améliorer la résilience de toute la filière et d'arriver à s'adapter au changement climatique qui se profile à l'horizon. «Nous visons également la certification et la labellisation des variétés des oliviers et des huiles d'olive de la région et ce travail sera fait en collaboration avec l'ITAF de Takeriets et l'INRA de Oued Ghir», ajoute Ali Ferrah. Bon an, mal an, c'est une production de près de 18 millions de litres d'huile d'olive pour la seule wilaya de Béjaïa, la vallée Sahel-Soummam et ses 5 millions d'oliviers, qui dispose du bassin oléicole le plus important du pays. Ceci étant, la moyenne nationale de la consommation d'huile tourne aux alentours de 3 litres par habitant par an. L'objectif arrêté par le ministère de l'agriculture est de passer, à l'horizon 2025, à une consommation de 7 litres d'huile d'olive par habitant et par an. «Nous nous inscrivons dans cet effort du doublement du niveau de consommation de l'huile d'olive en Algérie. Pour passer de 3 à 7 l, il y a deux systèmes qui se mettent en place. Il y a les nouvelles plantations qui vont rentrer progressivement en production et c'est là que les grands volumes vont arriver. Nous devons aider les petites exploitations familiales en Kabylie à réaliser leur transition. Elles sont menacées par les nouveaux systèmes de production plus modernes, et plus mécanisés et il faudrait les préparer à cela car il est important que ce système de production ne disparaisse pas, car il valorise la montagne et la ressource locale et stabilise la population en diminuant l'exode rural», explique Ali Ferrah. Le PASA va donc aider à mieux préparer les exploitations traditionnelles en Kabylie à la transition en améliorant les rendements, les coûts, la qualité des produits, les circuits de commercialisation de manière à ce que les produits arrivent aux consommateurs mieux et plus.