Plus de cent exposants et plusieurs spécialistes se sont retrouvés autour d'une nouvelle édition dédiée à la filière oléicole qui cherche toujours à se moderniser. Le CFPA d'El Kseur a abrité, du 20 au 22 février, la 21e édition de la Fête de l'olive. Organisée par l'Association pour le développement de l'oléiculture et des industries oléicoles, avec le concours de l'APC d'El Kseur, de la DSA et de la Chambre de l'agriculture, cette fête, en plus d'œuvrer à la valorisation des produits et des sous-produits oléicoles, accorde une attention particulière aux produits de l'agriculture biologique. Ils étaient plus d'une centaine d'exposants à prendre part à cette manifestation qui a connu un grand succès. A côté des produits de l'oléiculture (huile d'olive, margine, olive confite, olive de table) et du matériel y afférent, divers autres produits agricoles et artisanaux ont été exposés à la vente. Miel, figues sèches, camembert, vinaigre, chocolat de figue ou de caroube, huile de lentisque, huile d'oléastre, paprika… des dizaines de produits du terroir estampillés bio sont proposés aux visiteurs. La diversité des produits proposés, pour la majorité dans des emballages normalisés, montre les efforts déployés par certains agriculteurs pour faire de l'agriculture un secteur qui compte. Malgré le froid et la bruine intermittente, de nombreux visiteurs s'y sont déplacés et ont fait provision des produits de leur choix. «J'ai acheté de la poudre de caroube, de l'huile de lentisque et des olives sèches et salées», nous dit un des visiteurs. «J'ai fait acquisition d'un sécateur spécial greffage qui coûte 3000 DA et deux boîtes de camembert à 200 DA l'unité», ajoute un autre. Du côté des exposants, c'est l'ambiance et le sentiment de participer à une opération de mise en valeur des produits du terroir. «Nous faisons ce qu'on peut pour participer à l'essor de notre agriculture, mais l'Etat doit accompagner ces efforts et accorder toutes les facilitations aux opérateurs qui veulent investir dans ce secteur», indique un oléiculteur de la circonscription de Sid Aïch. Quatorze recommandations La manifestation a été rehaussée par l'animation de plusieurs communications ayant trait à l'oléiculture. Saibi Zahir, de la station ITAF de Takriets, a expliqué les pratiques culturales et les modes de production de l'agriculture biologique. Khoudir Madani, de l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa, a parlé de l'oléiculture dans le bassin versant de la Soummam en insistant sur la nécessité de s'adapter aux exigences de la modernité et aux normes universelles dans nos pratiques culturales et industrielles. Un inspecteur phytosanitaire de la Direction des services agricoles (DSA) a énuméré les maladies de l'olivier, en prodiguant divers conseils pour y faire face. Bakhouche S., de la station ITAF, a développé le thème des sous-produits oléicoles et insisté sur l'importance de la valorisation de ces sous-produits. Makhoukh Arezki, un maître tailleur, a fait démonstration des différents types de greffage et de taille de l'olivier. Si ces communications abordent chacune un aspect de l'oléiculture, elles parviennent toutes à la même conclusion : les pratiques culturales traditionnelles ne sont pas rentables, il faut moderniser la filière. «Toutes les communications ont été d'un très bon niveau et ont montré l'importance du savoir et de la technologie dans la promotion de la filière. Mais, il faut aussi dire que les petits gestes, comme assurer les agriculteurs locaux contre les accidents de la récolte, et leur accorder un soutien financier pour les travaux du sol par traction animale, peuvent aider énormément à booster la filière», déclare dans ce cadre, à El Watan, Iskounene Md Arezki, le président de l'association organisatrice. Cette 21e édition a adopté en tout quatorze recommandations qui doivent servir d'assises pour tout programme allant dans le sens du développement de l'oléiculture. Il est question, entre autres, de soutenir la production oléicole, de créer un centre de collecte et de conditionnement de l'huile d'olive, et une raffinerie de l'huile d'olive au niveau de la wilaya, d'œuvrer à la labellisation des variétés oléicoles les plus répandues, de mettre en place une assurance spéciale oléiculture, d'installer un dispositif phytosanitaire de surveillance contre les maladies, de créer un fonds spécial pour l'agriculture de montagne…