Outre le Pôle Sud avec les filières de pomme de terre à El Oued et du piment et de la datte biologique à Biskra, ce programme d'appui au secteur agricole prend en charge le Pôle Soummam avec un intérêt particulier pour la filière olé@icole en Kabylie. Une réunion de coordination du comité de réalisation et de suivi du PASA a eu lieu mardi 10 mars en cours à l'hôtel Raya de Tichy afin d'évaluer la situation de cet important projet. Pour rappel, le PASA est le Programme d'Appui au Secteur agricole que financent principalement l'Union européenne et GIZ, l'agence de coopération allemande, pour un montant de 16,5 millions d'euros. Rencontré à la fin de la réunion, Ali Ferrah, le coordinateur national du programme, a bien voulu nous entretenir de cet ambitieux programme qui a pour objectif de booster certaines filières agricoles. Ce programme d'appui au secteur agricole est un projet mis en œuvre par quatre grands ministères qui sont ceux de l'Agriculture, de l'Environnement, des Ressources en eau et de l'Industrie. Il est dédié principalement au renforcement des filières agricoles dans deux grandes régions du pays et va s'étaler sur quatre ans. Il s'agit du pôle Soummam qui comprend les wilayas de Béjaïa, Tizi Ouzou et Bouira, en s'intéressant principalement à la filière oléicole dans cette région. Il y a ensuite le pôle Sud avec les filières de pomme de terre sur El Oued et du piment et de la datte biologique à Biskra. «Avant d'arriver à ce stade, nous sommes d'abord passés, à la base, par les phases d'identification, de discussions, de négociations, de diagnostic et de formulation du projet pendant pratiquement trois bonnes années», dira M. Ferrah. Toute la partie pôle Soummam a été confiée à Expertise France pour l'exécution et pour la région sud à l'agence allemande de coopération internationale GIZ qui contribue même au financement. «Le PASA vise à renforcer et développer ces filières pour capter des valeurs économiques qui puissent alimenter la création d'emplois et améliorer les revenus des populations qui sont liées aux chaînes de valeurs. Le projet a également pour objectif de jumeler ces filières agricoles aux questions de l'eau, de l'industrie, du changement climatique et de l'environnement et c'est ce qui explique la présence des quatre ministères», explique le coordinateur national du PASA. Il s'agit donc de booster ces filières en amont et en aval en ayant en tête pour objectif global d'améliorer la croissance des productions et les diversifier, d'améliorer la compétitivité des acteurs et celle de la gouvernance à l'échelle nationale. La problématique de l'environnement est également à l'ordre du jour car à Biskra, à titre d'exemple, l'une des conséquences du succès des filières agricoles est une surconsommation de l'eau et une baisse sensible du niveau des nappes fossiles alors que cette ressource n'est pas renouvelable. Le PASA se penche aussi sur le problème lié à la diversité des variétés. «Nous avons plus de 900 variétés de dattes et seules 2 ou 3 sont commercialisées. Ces variétés non exploitées risquent donc aujourd'hui de disparaître», dit encore Ali Ferrah. Pour la filière du piment qui connaît une grande production, les experts du PASA ont noté une demande qui émane des acteurs économiques liés à sa transformation basés au nord du pays, alors que la production se fait essentiellement au Sud. Concernant les autres cultures comme la datte, c'est plutôt le potentiel à l'exportation qui est important et doit être pris en charge en prodiguant aides et conseils aux opérateurs de cette filière pour la certification de leurs produits.