Les candidats, les moniteurs et tous ceux qui transitent par le site du circuit de l'examen du permis de conduire de Blida sont outrés par la saleté des lieux et la désorganisation totale des conditions des épreuves. Situé « provisoirement », depuis une dizaine d'années déjà, sur le parking de l'annexe du célèbre stade Tchaker, le site est jonché de détritus de toutes sortes : sachets, bouteilles en plastique, restes de repas, canettes de boissons alcoolisées témoignant de soirées arrosées sur les lieux. Les candidates, au permis de conduire que nous avons rencontrées sur les lieux, se plaignent aussi de l'absence totale de commodités et de sécurité. assises à même le sol depuis plusieurs heures, sous un soleil de plomb, elles attendent leur tour. « Nous venons avec nos parents ; nous apportons nos bouteilles d'eau, nos sandwichs… car les attentes sont souvent longues et les badauds nombreux. Il n'y a même pas de bureau pour déposer nos dossiers… », nous apprennent-elles. En attendant la désignation d'un site définitif avec un circuit réglementaire, un bureau d'accueil, une salle d'attente, une cafétéria digne de ce nom, toilettes, les candidats et leurs encadreurs doivent patienter encore pour mériter d'être traités comme des citoyens respectables. « On paye pourtant suffisamment cher pour passer le permis de conduire en Algérie. Les droits de timbres que nous payons devraient être au moins destinés à aménager des sites adéquats et offrir aux candidats, des conditions dignes de citoyens que l'on respecte », s'indignent des personnes rencontrées sur les lieux, au moment où elles s'apprêtaient à passer leur examen, après presque trois heures d'attente. Et comme un malheur ne vient jamais seul, les examens sont, de temps à autre, annulés pour cause de matches qui se déroulent dans le stade qui jouxte le circuit, idem pour les visites de certains officiels à Blida qui poussent les autorités locales à annuler les examens du permis de conduire. Ce site est aussi un passage très fréquenté, nombre de passants transitent entre le nouveau supermarché de la route d'Alger et le marché traditionnel du téléphérique. « Je ne passe plus par là le soir, car des voitures, occupées par des personnes distillant de la musique à haut volume, stationnent sur ce circuit du permis de conduire. D'autres personnes adossées à la clôture du stade Tchaker consomment des boissons alcoolisées et autres cigarettes prohibées. Le site est pourtant implanté à mois de 500m d'un commissariat de police », nous avoue un habitant de la cité des 1000 logements, un quartier situé non loin du circuit. Pour avoir la version officielle de la direction du transport de la wilaya de Blida, nous avons pris attache avec le responsable intérimaire de cette direction. Ce dernier a bel et bien reconnu l'existence de plusieurs problèmes concernant le lieu. « Nous reconnaissons que le site, en question, sombre dans un provisoire qui dure. D'ailleurs, il ne devait pas être opérationnel au delà de deux ans. Aujourd'hui et une dizaine d'années plus tard, le site continue d'accueillir les candidats dans des conditions lamentables », nous affirme-t-il, avant de poursuivre « Le 23 juillet 2003, un décret exécutif a été promulgué dans le but de créer le Centre national du permis de conduire. Ce centre devait créer de nouveaux sites d'examen du permis à Blida et ailleurs. Faute de la disponibilité d'assiettes foncières, la plupart de ces projets n'ont pas abouti ». Aussi, une étude vient d'être élaborée par la direction du transport de Blida pour la création de deux sites d'examen, l'un à Blida et l'autre à Boufarik. D'après la même étude, chaque site doit avoir une superficie de 6000 m2 avec un « circuit manœuvre » destiné aux quatre catégories du permis. Cela dépendra, toutefois, de la disponibilité de terrains pour la concrétisation de ces deux projets. Mohamed Benzerga , Sayed Ali