Les ministres des Affaires étrangères iranien, brésilien et turc vont se rencontrer demain à Istanbul pour évoquer un accord d'échange d'uranium signé en mai dernier par ces trois Etats, a annoncé hier le ministère iranien des Affaires étrangères. Manouchehr Mottaki, le ministre iranien des Affaires étrangères, va rencontrer ses homologues brésilien, Celso Amorim, et turc, Ahmet Davutoglu, « à Istanbul demain matin pour discuter des développements liés à la Déclaration de Téhéran concernant l'échange d'uranium », a déclaré le porte-parole du ministère, Ramin Mehmanparast, cité par l'agence Isna. L'Iran a proposé, le 17 mai, aux grandes puissances, dans le cadre d'un accord avec le Brésil et la Turquie, d'échanger en territoire turc 1200 kg de son uranium faiblement enrichi (3,5%) contre 120 kg de combustible enrichi à 20% destiné au réacteur de recherche médicale de Téhéran. Cette initiative a été ignorée par les grandes puissances qui ont voté le 9 juin un quatrième volet de sanctions contre Téhéran, soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique. Un tel échange avait été proposé en octobre 2009 par le groupe de Vienne (Etats-Unis-Russie-France), sous l'égide de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA). Mais l'Iran avait posé des conditions inacceptables pour les grandes puissances, et la Déclaration de Téhéran constitue une contre-proposition. Le chef du nucléaire iranien, Ali Akbar Salehi, a déclaré hier que Téhéran avait préparé une réponse aux questions du groupe de Vienne concernant plusieurs points de la Déclaration de Téhéran. « Une réponse a été préparée et sera adressée au groupe de Vienne dans les deux ou trois prochains jours », a annoncé M. Salehi, cité par Isna. D'après lui, la réponse iranienne sera « une réponse générale, mais la réponse technique à leurs interrogations sera probablement discutée lors d'une réunion avec le groupe de Vienne ». M. Salehi n'a pas précisé quand se tiendrait une telle rencontre entre l'Iran et le groupe de Vienne.
