Vent de colère au port d'Alger ! Les employés de l'entreprise Dubaï Portworld Djazaïr menacent de débrayer dans les prochains jours. « C'est notre ultime recours pour arracher nos droits », lance Mohamed Amine Bouziane, membre du syndicat des travailleurs du DPW, contacté hier. Selon lui, les travailleurs du port ont opté, à la majorité écrasante, pour la grève. « Ils (les travailleurs, ndlr) pensent que l'organisation d'une grève s'impose. Elle est la seule action susceptible de contraindre la direction à réagir, après l'échec de quatre tentatives de négociations », note-t-il. Lors de l'assemblée générale tenue mercredi dernier, explique-t-il, 430 travailleurs sur les 450 présents ont voté pour la grève et 17 bulletins ont été annulés. Qu'est-ce qui a provoqué la colère des dockers ? « Les problèmes sont les mêmes », rétorque notre interlocuteur. Selon lui, la direction de DPW ne veut pas honorer ses engagements pris devant les travailleurs. « Les responsables de Dubaï Portworld Djazaïr se sont contentés de promesses jamais concrétisées. Les travailleurs en ont assez des promesses », déclare Mohamed Amine Bouziane. Concernant le débrayage, les dockers et leur syndicat n'ont pas encore arrêté une date pour entamer leur action. « Nous n'avons pas encore fixé la date de la grève ni même celle du dépôt du préavis de cette grève. Pour que notre mouvement soit légal, nous devons déposer un préavis de grève de 8 jours. Pour cela, nous devons attendre la décision d'un huissier de justice », souligne-t-il. Les travailleurs, ajoute le syndicaliste, ne comptent pas reculer avant la satisfaction de leurs revendications. Celles-ci portent en particulier sur la révision de la grille des salaires et la baisse du volume horaire du travail, conformément à la loi en vigueur. Ils exigent des responsables de DPW la réduction du volume horaire de 48 à 40 heures par semaine et l'augmentation effective du salaire promise lors des dernières négociations. Ils reprochent aussi à l'administration son attitude, jugée « arbitraire » dans la gestion et l'organisation du travail. A moins d'une intervention rapide de la direction de DPW pour calmer les travailleurs, la grève des dockers aura des conséquences lourdes sur l'entreprise et sur l'économie nationale en général. Les conséquences seront encore plus graves quand on sait que le début de ce mouvement de débrayage coïncidera avec le mois de Ramadhan. Donc, de nombreux produits très demandés par le consommateur algérien, que l'Algérie importe chaque jour, seront bloqués au niveau du port. L'opération de sortie de marchandises sera ainsi entravée. Selon Mohamed Amine Bouziane, la cadence de travail a déjà diminué. La baisse du rythme de travail est évaluée, indique-t-il, à 25 %. Pour rappel, les dockers ont tenté, en juin dernier, d'organiser une action similaire. Mais leur tentative a échoué, après une décision de justice qui avait déclaré leur grève illégale.