Colère n Non satisfaits des négociations qu'ils ont eues avec l'administration de l'entreprise Dubai Port World (DPW), 750 travailleurs du port d'Alger décident de recourir à la grève. La réunion de la dernière chance, qui a eu lieu jeudi entre le syndicat des travailleurs et la direction qatarie de DPW – visant à réconcilier les deux parties – a échoué. Déçus car leurs revendications n'ont pas été acceptées telles qu'ils les avaient formulées, les représentants des 750 travailleurs de cette entreprise déposent aujourd'hui un préavis de grève, nous apprend une source syndicale. Cette dernière précise que la décision du débrayage a été prise à la suite d'un vote effectué depuis quelques jours, ajoutant que la forme que prendra cette grève n'est pas définie pour l'heure puisque le syndicat agit constamment sous recommandations d'un juriste. «Nous allons décider de la durée de la grève conformément à la loi», déclare le syndicaliste à ce propos. Figurent parmi ces 750 travailleurs non seulement des dockers mais aussi des administrateurs et des techniciens. Rappelons que ce débrayage des travailleurs au sein de la DPW intervient après un autre mouvement semblable dont les acteurs étaient les dockers contractuels et journaliers exerçant pour l'Entreprise portuaire d'Alger (Epal). On enregistre d'ailleurs parmi les contestataires de la DPW des migrants de l'Epal. Ces derniers dénoncent, pour leur part, être mal rémunérés par rapport aux autres. La revendication principale des travailleurs est l'augmentation des salaires, et c'est d'ailleurs ce point même qui a débouché sur la discorde. L'augmentation demandée par les travailleurs va de 11 à 24%, alors que les responsables de la DPW n'ont accepté de céder, jeudi dernier, qu'une augmentation de 6%. Devant la déception de ses employés, la direction a expliqué cette décision par le fait que les travailleurs ont déjà bénéficié de 5% dès leur prise de fonction au sein de DPW. Si elle venait à aboutir, cette grève ne serait sûrement pas sans dégâts, vu l'important flux de marchandises conteneurisées que reçoit continuellement le port d'Alger. En outre, cette grève dont l'étendue n'est pas encore connue coïncidera vraisemblablement avec le ramadan. Or, à l'heure où les dockers se battent pour faire aboutir leurs revendications, des millions d'Algériens attendent l'arrivée des différentes denrées alimentaires importées.