Pouvez-vous nous donner un aperçu de l'état des lieux de l'urbanisation de la ville de Tizi Ouzou ? D'abord, pour ce qui est de l'état des lieux des petites, moyennes et grandes villes, comme le chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou, l'évolution s'est faite sans aucune véritable stratégie d'urbanisation dans la mesure où la grande partie des extensions urbaines est réalisée de manière spontanée et anarchique. Les équipements nécessaires n'ont pas accompagné ces extensions urbaines. La viabilisation de ces zones est limitée, en général, aux servitudes élémentaires, comme l'ouverture des pistes, le réseau d'assainissement et l'alimentation en eau potable. Il y a un déficit dans toutes les extensions urbaines. Il y a aussi le non-achèvement des travaux de viabilisation dans les lotissements et les zones d'urbanisation spontanées. Depuis 2007, l'Etat a inscrit ces préoccupations dans sa démarche, notamment dans le chapitre amélioration urbaine. L'autre chapitre, c'est la viabilisation primaire et secondaire. L'Etat lance des études dans les villes et chefs-lieux de communes et daïras pour reprendre tous les travaux déjà entamés. Il s'agit d'une mise à niveau surtout pour les réseaux souterrains sous-dimensionnés. Pensez-vous que les enveloppes budgétaires allouées à la wilaya dans le cadre de l'amélioration urbaine sont suffisantes ? Les besoins en matière d'enveloppes financières sont importants car, jusque-là, seuls les chefs-lieux des communes et daïras sont concernés alors que la wilaya compte plus de 1400 villages qui nécessitent des actions d'amélioration urbaine. Ainsi, même si d'importantes enveloppes budgétaires ont été dégagées, il n'en demeure pas moins que les capacités humaines et matérielles du maître d'ouvrage, la DUC, direction d'urbanisme et de la construction, restent toujours insuffisantes. Elles ne permettent pas la concrétisation dans les délais prescrits des travaux de mise à niveau des VRD (voieries et réseaux divers). La faiblesse de l'outil de réalisation demeure un handicap majeur. Cela dit, le problème n'est pas seulement d'ordre financier. Que préconisez-vous comme solution pour éviter l'urbanisation anarchique des villes de la région ? La région doit bénéficier d'un programme spécial de mise à niveau des VRD à travers les villes et villages de la wilaya de Tizi Ouzou. Le retard est considérable. Il faut mettre à la disposition du maître d'ouvrage plus de moyens. Il faut aussi accompagner l'outil de réalisation et le maître d'œuvre pour plus de professionnalisme dans le domaine. Certes, des efforts considérables ont été faits pour la mise à niveau des quartiers de la ville de Tizi Ouzou, de Draâ Ben Khedda, l'aménagement des villes côtières (Tigzirt et Azeffoun). Il y a aussi l'aménagement du pôle urbain de Tamda, de la ville d'Azazga et de Draâ El Mizan, mais beaucoup reste à faire.