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Kad Merad à El Watan : « J'accepterai volontiers de jouer dans un film algérien ! »
Publié dans El Watan le 26 - 07 - 2010

C'est un garçon à la fois affable, modeste et chaleureux que nous avons rencontré, il y a quelques jours, dans un café de Paris. L'entretien qui va suivre résulte d'une demande formulée par Kad Merad lui-même, lequel a souhaité s'exprimer dans El Watan avec la lecture duquel il se tient régulièrement au courant de l'actualité algérienne.
Est-ce la première fois que vous incarnez un personnage maghrébin dans un film français ?
Il se trouve –même si c'est anecdotique pour l'époque- que j'ai déjà interprété un éducateur maghrébin de MJC qui défendait les délinquants de banlieue, je m'appelais Ahmed Ben Marouk et c'était dans une série de TF1 en 1989 qui s'intitulait Tribunal.
Est-ce pour vous un motif de fierté de jouer Mourad dans L'Italien, en raison de vos origines algériennes ?
Un motif de fierté ? Certainement, d'ailleurs quand l'occasion s'est présentée, j'étais déjà prêt dans ma tête, d'autant que jusque-là j'ai fait dans ma carrière le tour de beaucoup de choses. Mais ce qui me comble par-dessus tout, c'est que L'Italien n'est pas un personnage-cliché. C'est un très beau rôle principal compte tenu de ses origines. Quant à ma fierté légitime, elle est décuplée quand je pense à ma famille en France et en Algérie et, qui plus est, à mon père.
On connaît assez mal votre histoire familiale, pouvez-vous nous la conter succinctement ?
Mon père est arrivé en France à 16 ans en 1950. Originaire de Tlemcen, plus précisément du village Ouled Mimoun, la famille de mon père y vit toujours. D'autres membres de la famille élargie résident à Sidi Bel Abbès et à Oran. C'est en France que mon père a rencontré ma mère, originaire du Berry, dans le centre de la France. Ils auront quatre enfants. Les aînés Karim et Réda nés dans l'Hexagone puis moi-même, Kaddour, né à Sidi Bel Abbès en 1964 où mes parents étaient rentrés après l'indépendance. Enfin ma jeune sœur Yasmina.
Ce qu'il faut souligner –et j'en sais gré à ma mère- c'est elle qui a tenu à ce que nous portions tous des prénoms algériens. Sur le plan travail, mon père a longtemps construit des wagons de marchandises près de Saint-Etienne. Nous avons ensuite rejoint la région parisienne à Ris Orangis et, aujourd'hui, mes parents vivent dans le sud en Camargue près de Nîmes, tandis qu'un des mes frères et ma sœur habitent Marseille. Il est restaurateur et Yasmina travaille dans le tourisme. Et pour couronner le rassemblement familial, j'ai moi-même depuis plusieurs années, une maison à Marseille, face à l'Algérie …
Comme toute famille algérienne immigrée qui se respecte, enfant, passiez-vous vos vacances au bled ?
Toutes nos vacances d'été n'ont élu qu'un seul lieu : Ouled Mimoun auprès des grands-parents, Omar et Aïcha, laquelle ne parlait pas français et moi, pas un mot d'arabe ! mais nous nous comprenions admirablement par les regards…et puis j'ai toujours en mémoire l'image de la chéchia qu'arborait fièrement mon grand-père Omar. Ca reste pour moi de tels souvenirs que je compte y emmener prochainement mon fils de 6 ans, Khalil. Je tiens en effet à ce qu'il ressente les émotions qui ont été les miennes et surtout qu'il fasse connaissance avec tous ses petits cousins.
Avez-vous eu à souffrir de discriminations raciales vous ou l'un de vos proches ?
La discrimination affichée, ouverte ? Non jamais. Mais comme mon père a eu à le faire, j'ai pensé à changer de prénom pour ne pas être en butte au racisme ambiant. Car un prénom suffit parfois à changer le regard sur vous. Mais par respect pour mon père et ma famille, j'y ai vite renoncé. La France est-elle raciste ou peu raciste à l'endroit des Arabes dont les sondages nous disent qu'ils seraient plus discriminés que les Africains ? C'est aussi le résultat du 11 septembre 2001, lequel a provoqué les amalgames dès lors que certaines images nous montrent des imams qui vocifèrent. Nombre de Français ne nous connaissent pas et ce qu'ils expriment en négatif ne sont bien souvent que des préjugés. Avez-vous pensé à votre père en jouant ce personnage de Dino ? - Bien sûr que j'ai pensé à mon père … comment faire autrement. Ce rôle de Dino/Mourad, Olivier Baroux ,le réalisateur, m'en a parlé en connaissance de cause. Il savait l'histoire de mon père et du coup cela s'est avéré un vrai sujet de film. Inutile d'insister sur le fait que j'ai mis un supplément d'âme à jouer ce personnage.
Connaissiez-vous Sid Ahmed Agoumi qui interprète votre père dans L'Italien ?
Je ne le connaissais point auparavant. Mais il a réussi à me rappeler mon vrai père tant il a su donner souffle et vie au personnage. Il est, à mes yeux, un très bel acteur, très classe. Il renvoie de plus une très belle image de l'homme algérien, à la fois intelligent et cultivé.
Mais, qu'est-ce-qui, au fond, vous a décidé à jouer ce double identitaire Dino/Mourad. Est-ce le seul désir de votre complice et réalisateur Olivier Baroux ?
Au départ, c'est Olivier qui a eu l'idée de me confier ce rôle double qui s'est très vite imposé à moi pour les différentes raisons que j'ai déjà évoquées.
Si des cinéastes algériens vous sollicitaient, à quelles conditions joueriez-vous en Algérie, et la langue arabe serait-elle une gêne infranchissable pour vous ?
J'accepterai volontiers de jouer dans un film algérien, pour peu qu'il y ait un vrai metteur en scène derrière un bon scénario. Quant à la langue, je l'apprendrai d'autant que cela fait partie du métier d'acteur. Je regrette d'ailleurs de ne pas avoir appris l'arabe plus tôt, mais les circonstances en ont décidé autrement.
On vous sent très ému lorsque vous priez dans le film …Cela renvoie-t-il à des souvenirs familiaux, parents ou grands-parents ?
Effectivement, l'émotion était en moi. Des images de ma grand-mère en train de prier me revenaient en mémoire, comme lorsque, enfant, je l'apercevais entre deux portes dans la maison d'Ouled Mimoun. De même, à son écoute, la musique arabe me procure toujours des frissons.
Un Arabe parmi les comédiens les plus populaires de France avec Dany Boon –lui de père kabyle- qu'est-ce-que cela vous inspire ?
En réalité, je n'ai jamais vécu comme un Algérien. L'Algérie pour moi ce sont des souvenirs et de grandes émotions. Là-bas je demeure un petit Blanc. En fait, je suis un Français fier de son Algérie. Et si je suis fier du succès, c'est surtout pour mes parents et ma famille.
Votre fils se prénomme Khalil, est-ce une façon de prolonger le modèle parental qui vous a donné à tous des prénoms algériens ?
Khalil c'est pour Jibrane, l'auteur du remarquable Le Prophète. Mais ma mère, étant Marseillaise, on aurait pu aussi bien le prénommer Marius !
Présenter L'Italien en Algérie, cela vous plairait-il ?
Un rêve ! Pouvoir présenter L'Italien à Alger, Oran et Bel Abbès me comblerait ! ( Avis aux distributeurs algériens ! ndlr).
Pensez-vous rejouer des rôles d'Arabe au cinéma ou au théâtre ?
Dès lors que le personnage est aussi riche et complexe que Dino/Mourad, pourquoi pas ?


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