Les Sahraouis appellent le Conseil de sécurité et le secrétaire général de l'ONU à prendre des mesures strictes et rigoureuses pour amener l'occupant marocain à cesser ses opérations de pillage de leurs ressources. Les quantités de poisson congelé en provenance du Sahara occidental, exportés illégalement par le Maroc en 2019, avoisinent les 139 000 tonnes pour un montant de 100 millions de dollars, révèle un nouveau rapport l'Observatoire Western Sahara Ressources Ressources Watch (WSRW). «D'après ce que WSRW a pu établir, 23 transbordements sur 19 navires frigorifiques différents ont eu lieu dans les eaux près de Dakhla» ville du Sahara occidental occupée, «au cours de l'année civile 2019», indique l'observatoire. L'estimation la plus prudente de WSRW de la valeur de cette quantité de poisson congelé en utilisant le prix mondial des sardines comme point de référence la situe à environ 100 millions de dollars. Le volume observé en 2019 est presque similaire à ce que WSRW avait observé l'année précédente. En 2018, WSRW indique avoir constaté 25 cas de transbordements de poissons sahraouis sur un navire frigorifique dans le même ancrage de Dakhla, impliquant navires frigorifiques (reefer en anglais). La quantité a été estimée à environ 150.000 tonnes. Pour la première fois, WSRW présente des chiffres agrégés des transbordements reçus par ces navires frigo dans la zone de mouillage au large de la ville de pêcheurs de Dakhla, située le long de la côte médiane du Sahara occidental. Un transbordement en mer, c'est le transfert d'une cargaison d'un bateau à un autre, dans ce cas d'un navire de pêche vers un frigorifique. La pratique des transbordements au large de Dakhla dure depuis des décennies. La zone où les transbordements ont lieu est aussi appelée Lasarka. Les destinations d'exportation sont principalement des pays africains : Côte d'Ivoire (Abidjan), Nigéria (Lagos / Warri / Port Harcourt / Bonny), Ghana (Tema), Togo (Lomé), Bénin (Cotonou), République Démocratique du Congo (Boma) et Maroc (Agadir). Pillage des richesses sahraouies Toujours au titre du pillage des richesses des Sahraouis, l'Association de contrôle et protection des richesses naturelles sahraouies a, de son côté, annoncé avoir repéré un navire répondant au nom de « Golden Bonnie », battant pavillon des Iles Marshall, qui est arrivé au port de la ville de Lâayoun occupée en provenance du Maroc. Rappelant la situation juridique du territoire du Sahara occidental, l'association a mis en garde des répercussions pouvant naître de l'arrivée de ce navire dans une partie occupée du Sahara occidental dans cette conjoncture particulière marquée par la propagation du Covid-19, classée pandémie par l'OMS. L'association a affirmé que ces pratiques de pillage et de spoliation auxquelles s'adonne l'occupant marocain en cette conjoncture délicate sont une preuve irréfutable de son indifférence quant à la dangerosité de cette pandémie et des répercussions de l'accès de ce navire au territoire sahraoui, notamment l'éventuelle transmission du virus. Relayant le communiqué de l'Association, des médias sahraouis ont attiré l'attention de la communauté internationale sur les «pratiques de certaines compagnies impliquées, avec la complicité du Maroc, dans le pillage des richesses sahraouies en usant de nouvelles méthodes pour couvrir les opérations de spoliation et de pillage». Les Sahraouis ont appelé le Conseil de sécurité et le SG de l'ONU à «prendre des mesures strictes et rigoureuses pour amener l'occupant marocain à cesser ses opérations de pillage (…)» de leurs ressources.