Marsat Ben M'hidi est appelée, aussi, par les autochtones, Port Say, en référence à l'officier français Louis Jean-Baptiste Say qui explora les lieux en 1886 avant de s'y installer en 1900. Et depuis, en plus de la beauté naturelle, la commune côtière, connue et appréciée pour ses trois plages (la plage de la ville, Moscarda 1 et Moscarda 2), s'est davantage embellie. Malgré les constructions démesurées, les ruelles poussiéreuses et les infrastructures d'accueil dépassées et insuffisantes. Pourtant, les autorités de wilaya ont investi de grandes enveloppes financières pour la rendre plus attrayante. Ce qui est navrant, l'APC, semble-t-il, éprouve un malin plaisir à entreprendre les travaux de toute nature pendant la saison estivale. Et encore, contrairement à sa voisine Saïdia, la plage marocaine tout illuminée, Port Say se noie dans une obscurité incompréhensible. Qu'importe, les estivants de toutes les régions du pays ne peuvent rester indifférents à ce site naturellement édénique qui, cette saison, enregistre un grand flux humain en provenance d'Alger et de l'Est du pays. S'offrir du soleil et du sable fin « On vient pour le site et le calme, le reste, on n'y peut rien », dira le père d'une famille algéroise qui a jeté son dévolu sur la région après un reportage diffusé par l'ENTV. A Marsat Ben M'hidi, les années passent, mais les pratiques restent les mêmes : les trottoirs sont squattés, chaque espace public est transformé en parking payant, la saleté côtoie les produits alimentaires. Des agents de la police sillonnent les rues. « On se sont vraiment en sécurité », reconnaissent des vacanciers. « Ici, les autochtones louent leur maisons et leur garages pendant l'été, et ce n'est pas donné », confesse un citoyen qui précise que « la région ne vit que pendant cette période et que c'est normal qu'on en profite ». Pourtant, selon nos informations, les autorités ont carrément interdit ce genre de business. Les moins lotis peuvent toujours louer une tente dans un camp à raison de 800 à 1200 dinars la nuit. C'est peut-être une aubaine, pour les bourses moyennes, mais le plus important n'est-il pas, avant tout, de s'offrir du soleil, du sable fin et la forêt pour une villégiature dans son propre pays ?