Tous les groupes économiques publics se sont mobilisés face à la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) en augmentant leurs capacités de production et en se concentrant sur celle des produits les plus demandés dans cette conjoncture difficile, a indiqué le secrétaire général du ministère de l'Industrie et des Mines, Mohamed Bouchama. Treize groupes industriels publics et une entreprise de services relevant du secteur de l'Industrie et des Mines se sont mobilisés pour contribuer aux efforts fournis face à la pandémie de Covid-19, a précisé le responsable sur les ondes de la Radio nationale, soulignant que quatre groupes avaient un rôle crucial dans la conjoncture actuelle, à savoir ceux assurant l'approvisionnement en produits de large consommation, dont les denrées alimentaires, les produits pharmaceutiques, les médicaments et les équipements médicaux et paramédicaux. Le secrétaire général du ministère de l'Industrie a, en effet, rappelé les instructions du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, et du ministre du secteur, Ferhat Aït Ali, pour «la facilitation de la production en dépit de la conjoncture mondiale, régionale et locale difficile». Dans le domaine pharmaceutique, Mohamed Bouchama a cité l'exemple du groupe Saidal qui, dans les circonstances actuelles, a développé ses capacités pour répondre à la demande croissante sur le marché national, tout en s'adaptant aux mesures de réduction des importations et à l'impératif de développer l'industrie locale. Le groupe Saidal a été appelé à orienter certaines de ses unités vers la production des produits les plus demandés. Il a fait savoir que Saidal produisait actuellement deux millions d'unités de paracétamol, médicament très sollicité en ce moment, précisant que son exportation était interdite afin que la production puisse satisfaire la demande nationale. Le groupe produit également 500 000 unités de vitamine C utilisée pour renforcer l'immunité, en plus des solutions hydroalcooliques dont la quantité de production est passée de 5000 litres, en mars, à 40 000 litres en avril courant, a précisé Mohamed Bouchama, qui a ajouté que Saidal avait distribué gratuitement 50 000 litres d'alcool aux différentes administrations publiques et hôpitaux, comme première mesure. Saidal prépare aussi la fabrication locale du médicament chloroquine dans le cadre du protocole de traitement des patients contaminés au Covid-19. De son côté, le groupe de l'industrie chimique Shymeca produit l'alcool utilisé dans la désinfection et la stérilisation, ainsi que les masques de protection qui sont produits par l'unité de Socothyd. L'entreprise Edimed, à travers son réseau national de pharmacies, s'acquitte de son rôle, à savoir approvisionner les régions reculées et assurer la disponibilité de l'oxygène. Evoquant le rôle du groupe industriel de textile et cuirs Getex, qui est en phase de production d'une quantité considérable de masques, dont l'homologation et le contrôle sont effectués par les laboratoires spécialisés, le responsable a précisé que la capacité de production du groupe peut atteindre un million de masques par mois, de qualité supérieure et conforme aux standards mondiaux. Des mesures seront prises pour aider les opérateurs économiques Concernant le groupe Divindus (groupe de diverses industries locales) spécialisé dans la fabrication de literie, matelas et chalets, il s'attelle actuellement à la production de quelque 200 unités de couvertures et lits, ainsi qu'à l'augmentation des capacités de production pour se préparer à l'éventuelle construction d'un hôpital avec des chalets. Par ailleurs, le groupe Gacu s'intéresse au développement des recherches scientifiques en collaboration avec la direction de la recherche scientifique pour la mise au point de quelques inventions, comme l'alcool chirurgical et un désinfectant utilisé dans les lieux de confinement des malades, des masques de protection en verre pour les médecins et autres personnels des hôpitaux. Mohamed Bouchama a, par ailleurs, rappelé l'ouverture de tous les points de vente relevant du groupe agroindustriel Agrovid, en vue de répondre à la demande croissante de semoule et de farine, relevant l'existence de 27 minoteries d'une capacité de production de plus de 54 800 quintaux par jour et de 29 minoteries fonctionnant à plein régime pour assurer les besoins du marché national et produire 62 400 quintaux. Le secrétaire général du ministère de l'Industrie a également rappelé la mesure de mise sur le marché de sacs de semoule de 10 kg au lieu de 25 kg en vue d'assurer une large distribution, ainsi que la supervision par les walis d'une cellule de coopération comprenant les directeurs de l'agriculture, de l'industrie et du commerce en vue d'assurer une répartition équitable et permettre le suivi de la traçabilité de la distribution de la semoule, qui est très prisée créant un problème dans la distribution en dépit de la disponibilité du produit. Evoquant la mise en œuvre de l'instruction de facilitation du dédouanement des marchandises, M. Bouchama a fait état de l'activation du couloir vert en application de l'ordonnance du Premier ministre, dans le cadre de la simplification des procédures de dédouanement des marchandises importées. Pour ce qui est des produits concernés par le couloir vert, le secrétaire général du ministère de l'Industrie a cité les produits de consommation directe et semi-finis ainsi que les matières premières utilisées dans la fabrication de certains produits locaux. L'importateur pourra, sur simple engagement, finaliser ultérieurement les formalités douanières, bénéficier d'une facilitation de dédouanement et d'autres mesures au niveau des banques, a-t-il encore expliqué. Ces mesures permettront d'assurer l'approvisionnement du marché en produits de large consommation et ceux nécessaires pour l'industrie pharmaceutique et de détergents, a-t-il mis en avant. Par ailleurs, M. Bouchama a fait savoir que le gouvernement examinera à l'avenir la possibilité du rééchelonnement des dettes des entreprises afin de résoudre le problème de liquidité. «La plupart des groupes publics soulèvent des problèmes de liquidité induits par les difficultés enregistrées en matière de recouvrement des redevances des entreprises activant notamment avec le secteur public», a rappelé M. Bouchama. Il a cité, à titre d'exemple, l'Entreprise nationale des véhicules industriels (SNVI), dont les créances non recouvrées ont atteint 12 milliards de dinars. Affirmant que le ministère avait préparé les dossiers des différents groupes publics à soumettre, pour examen, au Conseil des participations de l'Etat (CPE), le même responsable a indiqué que «le CPE n'a pas encore entamé son travail et qu'un Conseil interministériel devra bientôt être tenu à l'effet d'étudier la situation du CPE». Il a en outre assuré que le ministère avait élaboré un dossier permettant au Conseil d'examiner le problème de liquidité dont souffrent les entreprises économiques publiques, faisant savoir que «des mesures seront prises au niveau des banques et du Trésor afin d'aider les opérateurs économiques à surmonter cette conjoncture difficile et à atténuer les répercussions de la crise actuelle».