Tous les Etats du monde ont été pris de court par l'extrême gravité de la pandémie causée par le coronavirus (Covid-19). Plus d'un million trois cent mille personnes contaminées et plus de soixante-douze mille morts. Un bilan effarant qui donne froid dans le dos, sachant que le pic de la pandémie n'est pas encore atteint. Toutes les puissances mondiales enregistrent entre 500 et 1000 morts par jour, à l'exception de la Chine où est apparu le virus. Les Etats-Unis de Trump sont considérés comme une «bombe à retardement» avec une propagation vertigineuse du Covid-19 et un nombre considérable de décès. L'Italie et l'Espagne sont incontestablement les martyrs de cette pandémie, abandonnées à leur sort par l'Union européenne, où les différents Etats se sont repliés sur eux-mêmes pour tenter de sauver les vies de leurs populations respectives. Une ambiance de fin du monde qui, bien sûr, inspire tous les illuminés de la terre, toutes confessions confondues. L'économie mondiale connaît, ces dernières semaines, un effondrement spectaculaire à cause du Covid-19. Les Etats dominants sont apparemment amorphes devant l'étendue du drame qui se dessine. Famine, extrême pauvreté, morbidité infantile, épidémies, disparition des Etats… L'humanité entière est menacée. Les appels de notre ministre de l'Energie en direction des pays de l'OPEP pour réduire la production pétrolière ne serviront probablement pas à grand-chose. La Russie de Poutine et les Saoudiens ouvrent grandes leurs vannes pour inonder le marché pétrolier, engagés dans une lutte géostratégique impensable et ruineuse pour tous les autres pays producteurs. Les ingrédients pour qu'une troisième guerre mondiale se déclenche sont là, selon certains analystes. D'autres la rejettent complètement, du fait qu'elle ne sera bénéfique à aucun pays. Dans ce contexte mondial des plus troubles et dangereux, l'Algérie est plus que concernée, car menacée sur plusieurs fronts. La première des menaces est sa dépendance des importations de produits stratégiques, comme le blé ou les produits pharmaceutiques. Des efforts ont été faits des années durant pour réduire cette dépendance grâce à la production nationale. Mais les moyens financiers du pays qui auraient pu être mis à contribution pour cet objectif ont été dilapidés par la maffia qui a sévi durant le «règne» des Bouteflika. La récupération de l'argent mal acquis de la maffia est d'ailleurs l'un des sujets favoris de tous les Algériens. A juste titre ! Au niveau interne, l'Algérie a besoin de trouver la stabilité politique nécessaire pour la construction d'un consensus national autour d'un Etat pérenne où les notions de justice et de démocratie ont tout leur sens. La pandémie actuelle ne peut pas nous détourner de cet impératif de doter le pays d'une nouvelle Constitution. Le débat doit être plus que jamais d'actualité. Durant la Seconde Guerre mondiale, les alliés se sont réunis à Yalta pour dessiner les contours du nouvel ordre mondial avant même de vaincre totalement l'Allemagne nazie. Le coronavirus passera et laissera des traces indélébiles. Mais l'être humain a appris une chose : la vie prime sur tout.