Les membres de l'association «Thafat» du village de Thyzza, dans la commune de Ammal n'en finissent pas d'impressionner par leur dynamisme. Depuis le début de la crise sanitaire due au nouveau Coronavirus, ils multiplient les actions que ce soit dans le domaine de la solidarité ou celui de la prévention contre la maladie. Après les opérations de désinfection organisées dans le village, les bénévoles de «Thafat» ont innové avant-hier en mobilisant tous les moyens pour limiter la propagation du virus dans leur localité. Pour cela, ils ont dressé un point de contrôle sanitaire au niveau de l'accès du village à partir de la RN5. Un point de passage obligé pour des habitants de plus de quarante villages relavant des communes d'Ammal, Béni Amrane et Tidjellabine. En sus de la vérification de la température des passagers avec deux appareils appropriés et la distribution de gel hydroalcoolique aux passagers, tous les véhicules venant de ou vers la région sont désinfectés de l'extérieur et de l'intérieur. Selon le président de l'association, Mokhtar Beldjennat, trois équipes de 20 volontaires ont été mobilisées pour la réussite de l'opération. «Chaque équipe travaille trois heures. Hier on a désinfecté 490 véhicules. On a renvoyé trois passagers souffrant d'une fièvre de plus de 38° pour éviter tout risque de contamination», a-t-il indiqué. Les volontaires de Thyzza, sacré village le plus propre de la wilaya en 2017, ont surpris plus d'un par la qualité des moyens utilisés. La désinfection des véhicules se fait par des karchers à haute pression. La température des citoyens, elle, est vérifiée à l'aide de deux thermomètres flambants neufs. Trois citernes pleines de l'eau javel, d'antibactérien et du chlore ont été mobilisés pour les besoins de l'opération. Contrairement aux associations qui comptent trop sur les subventions de l'Etat, «Thafat» vit grâce aux dons et les cotisations de ses adhérents, souligne son président. Une fois la vérification de la température et la désinfection de leurs véhicules terminée, certains passagers glissent un billet ou quelques pièces de monnaie dans la caisse déposée au bord de la route avant de poursuivre leur destination. L'argent collecté servira à d'autres activités non moins importantes. L'association n'a pas oublié les familles pauvres du village en cette période où tout le monde a cessé son activité. «On a déjà distribué plus de 300 colis alimentaires de 7000 DA chacun. Les bénéficiaires ont eu droit même à des sacs de semoule que nous avons acquis grâce aux aides de bienfaiteurs», indique encore Mokhtar. Malgré les contraintes, ce jeune et ses camarades de l'association songent aussi à se lancer dans la fabrication des bavettes artisanales et autres moyens de protection afin de limiter les risques de contagion du coronavirus.