Ammal, localité du sud-est de Boumerdès, a brillé, durant toute la journée de jeudi dernier, par les couleurs des festivités du Nouvel an amazigh, Yennayer 2967. La brillance s'est illustrée par l'accueil chaleureux de ses habitants qui ont fait tout pour réussir la célébration de Yennayer. Tous les habitants, les jeunes, les moins jeunes, les garçons, les filles et les hommes et femmes de cette localité ont conjugué leurs efforts pour perpétuer la tradition de célébration de Yennayer, le Nouvel an amazigh, coïncidant avec le 12 janvier de chaque année. Le monde associatif de toute la région était mobilisé depuis plusieurs semaines. Passer au peigne fin tous les préparatifs commémorant cette fête qui se veut rassembleuse. Le coup d'envoi du programme a été donné et des centaines de citoyens venus de plusieurs coins arrivent en grande pompe. La RN 5 a vu le trafic le plus dense de l'année, alors qu'au chef-lieu communal, suite aux festivités lancées au village Thyzza, l'ambiance était à son comble dès les premières heures de la matinée. L'hara (la placette) du village était achalandée. On n'a pas trouvé où mettre les pieds. Les véhicules garaient sur les deux bordures de la route vicinale. L'association Thafat (lumière) a dédié cette édition à feu Bouldjenet Mohamed dit Ali, ancien fondateur de Thafat, décédé il y a trois mois. Les stands des exposants sont pris d'assaut par les visiteurs avides de connaître les traditions et objets utilisés dans la vie quotidienne amazighe. Sur la placette où des exhibitions d'arts martiaux notamment de kung fu et de karaté ont été données au public, un artisan en bois a attiré l'attention des visiteurs de par ses objets créés à partir de troncs d'arbres. On y trouve des tables, des chaises et cuillères en bois. «Nos produits sont dérivés du bois que nous découpons dans la forêt. On sculpte divers objets, notamment des tables», nous dira Bakour Remdane, artisan et sculpteur sur bois. Notre interlocuteur a profité de notre présence pour transmettre ses doléances aux autorités locales qui, selon lui, doivent aider les artisans de la région pour les faire sortir de l'oubli. «On nous a promis un local dans le cadre d'aide aux jeunes chômeurs, mais en vain», a-t-il ajouté, avant de préciser que son domicile fait office d'atelier. Des producteurs d'huile d'olive et de miel sont encore présents durant ces célébrations. Nait Ali Mourad, producteur d'huile d'olive, natif de Timezrite, a émis son vœu d'étendre les festivités sur tout le territoire national du fait de la valeur historique de cette date et son aspect symbolique. Les organisateurs ont ouvert aux visiteurs la porte de l'ancienne huilerie traditionnelle de la région, en l'occurrence l'huilerie de Hamadi Mohamed, construite en 1909. Son fils, Nacereddine, qui nous a chaleureusement accueillis, a émis le souhait de voir l'huilerie de ses ancêtres renaître de ses cendres et fonctionner comme au bon vieux temps. Ces festivités ont été caractérisées par la présence de plusieurs associations venues d'horizons divers, notamment de Ghardaïa, où neuf personnes se sont déplacées avec leurs propres moyens à Thyzza pour partager la célébration de Yennayer. Des délégations de Mostaganem, de Bouira et de Béjaïa y ont participé également. Des conférences sur le patrimoine culturel et traditionnel berbère y ont été également animées, notamment par Saïd Bouizeri. L'association Thafat qui a organisé ces festivités a offert un couscous traditionnel aux invités. Pas moins de 1500 personnes y ont pris part pour goûter à l'art culinaire traditionnel berbère. Des oliviers ont été offerts aux invités afin d'encourager les générations futures au travail de la terre et à la plantation de cet arbre millénaire qui symbolise la paix. Le wali de Boumerdès s'est rendu sur les hauteurs de Thyzza pour partager avec la population cette date historique algérienne qui symbolise amour, fraternité et paix.