La pandémie de coronavirus a déséquilibré un marché où l'offre mondiale était déjà excédentaire, et où elle l'est désormais dans des proportions rarement vues, avec les restrictions des déplacements prises partout pour éviter la propagation du Covid-19. Al'exception du Mexique, les producteurs de pétrole, réunis avant-hier, se sont entendu sur une réduction en mai et juin de la production mondiale à hauteur de 10 millions de barils par jour, a annoncé hier l'Opep. L'accord, qui prévoit aussi que cette réduction passe à 8 millions de barils par jour de juillet à décembre, nécessitera l'accord de Mexico pour entrer en vigueur, a indiqué l'Organisation dans un communiqué. Celui-ci a été publié au terme d'une longue réunion par visioconférence destinée à trouver une solution à la chute rapide des cours du brut, en raison de l'effondrement de la demande et de la guerre des prix entre l'Arabie Saoudite et la Russie. La pandémie de coronavirus a déséquilibré un marché où l'offre mondiale était déjà excédentaire, et où elle l'est désormais dans des proportions rarement vues, avec les restrictions des déplacements prises partout pour éviter la propagation du Covid-19. Selon l'agence d'informations financières Bloomberg, Mexico trouve excessif l'effort qui lui est réclamé, comparé à d'autres pays. Une nouvelle réunion est prévue le 10 juin prochain, toujours en visioconférence, «pour décider de mesures supplémentaires, autant qu'il sera nécessaire, pour équilibrer le marché». L'accord prévoit aussi un niveau de réduction de la production entre janvier 2021 et avril 2022, à 6 millions de barils par jour. Ces initiatives, indique le site spécialisé Prix du baril, «visent à enrayer la chute des cours du pétrole qui dépasse 50% depuis le début de l'année, un mouvement lié à l'effondrement exceptionnel de la demande de brut après les multiples mesures de confinement prises pour tenter de freiner la pandémie de coronavirus». Ce plongeon a été amplifié par la rupture du précédent pacte liant la Russie et l'Opep, qui a amené l'Arabie Saoudite à déclencher une guerre des prix en gonflant sa production. Après plusieurs heures de discussion durant la journée de jeudi, l'OPEP, la Russie et leurs alliés ont annoncé leur intention de réduire leur production de plus de 20%, en attendant des Etats-Unis et d'autres gros producteurs qu'ils se joignent à l'effort commun. Lors d'une téléconférence organisée quelques heures plus tard, le roi Salmane d'Arabie Saoudite, les présidents russe Vladimir Poutine et américain Donald Trump ont évoqué l'importance de la coopération entre producteurs, a rapporté l'agence de presse officielle saoudienne SPA. Toutefois, le groupe OPEP+ (qui n'inclut pas les Etats-Unis) a déclaré qu'un accord définitif nécessitait encore la signature du Mexique, qui renâcle à réduire sa production autant que souhaité par ses partenaires, précise le site spécialisé, qui rapporte les propos du ministre saoudien de l'Energie, Abdelaziz Ben Salmane, cité par Reuters. «J'espère que (le Mexique) finira par réaliser l'intérêt de cet accord, non seulement pour le Mexique mais pour le monde entier», a-t-il dit. Mexico a proposé de réduire sa production de 100 000 bpj sur les deux prochains mois, ce qui la ramènerait à 1,681 million de bpj, a précisé le ministre mexicain Rocio Nahle, sur Twitter. Mais les alliés du Mexique souhaitent une réduction quatre fois plus importante, indique Prix du baril. Au total, selon les documents que Reuters a pu consulter, l'OPEP+ réduirait ses pompages de 10 millions de bpj en mai et en juin, soit de 23%, ce qui représenterait 2,5 millions de bpj pour l'Arabie Saoudite comme pour la Russie et un peu plus d'un million pour l'Irak. Pour la banque américaine Goldman Sachs, il est peu probable que les réductions de production évoquées suffisent à compenser la chute de la demande : elle estime que la pandémie devrait amputer celle-ci de 19 millions de bpj sur avril-mai, rapporte la même source, ajoutant que pour ses analystes, les réductions envisagées, si elles finissent par être appliquées, «seraient encore trop faibles et trop tardives pour empêcher une baisse des cours dans les prochaines semaines, alors que les capacités de stockage vont arriver à saturation».