Ma fille restera ma fille, film réalisé par Yahia Debboub, a été projeté en avant-première à la salle Ibn Zeydoun (Alger). La séance qui s'est déroulée dans la soirée de lundi, en présence de plusieurs spectateurs, a été un moment d'agacement terrible. Le film, ennuyeux, réussit à accumuler tous les poncifs et les imperfections : au problème de son se sont ajoutés quelques autres défaillances qui ont agacé les spectateurs venus « apprécie » l'œuvre de Debboub : script raté et jeu superficiel des acteurs. L'histoire de ce navet se déroule en partie durant les années 1960 et fait voir un homme qui souhaite avoir seulement des garçons, mais le destin en a décidé autrement. Sa situation dura quelques années avant qu'un garçon ne vienne « égayer » sa maisonnée. Le réalisateur a fait un retour aux années 1960 alors que le sujet actuel n'a pas besoin de ce « flash-back » qui rappelle le cheminement d'une famille algérienne ordinaire, mais le scénariste aurait pu s'en tenir au temps présent. Ali, père de famille ordinaire, souhaite voir son fils devenir, comme il est écrit dans le synopsis, un grand joueur, un autre Zidane. Mais Debboub sait-il que le joueur d'origine algérienne n'a pas fait sa percée dans les années 1960 ? Ce retour ne fut pas réussi dès l'abord : le réalisateur a montré une baie d'Alger changée et ne ressemblant en rien à celle que voyaient les Algérois des années 1960. « Le film a été expédié en un tour de main. Le réalisateur qui veut faire un film tragi-comique s'est englué, en raison des problèmes qui l'ont marqué, dans des imperfections. Le film réussit à tirer le sourire des téléspectateurs non pas par le jeu des acteurs, mais par les imperfections qui ont marqué son travail. Les acteurs ne demandaient pourtant qu'à bien jouer. Mais le mauvais choix du réalisateur, les ratages de son équipe pourtant nombreux, comme il l'affirme, ont fait que son travail soit raté », relèvera, agacé, L. M, un cinéphile. Le Fonds de développement de l'art, de la technique et de l'industrie cinématographique (FDATIC), institution à laquelle l'auteur ne manquera pas de rendre hommage dès le début du film, aurait dû financer des travaux plus « sérieux ». Le cinéma algérien qui s'est englué dans des sujets sociaux où se mêlent les clichés et la mauvaise maîtrise des techniques cinématographiques élémentaires doit voir la promotion de réalisateurs professionnels, dont le souci premier ne sera pas seulement les retombées financières, mais le travail bien fait.