Les familles nécessiteuses et celles affectées par les mesures de prévention et de lutte contre l'épidémie de coronavirus bénéficieront, à l'occasion du mois de Ramadhan, d'une allocation de solidarité d'un montant de 10 000 DA. Cette décision, prise lundi par le président Abdelmadjid Tebboune, est, estiment des associations activant dans le domaine, une satisfaction et surtout un soulagement pour toutes les familles et personnes en difficulté pendant cette crise sanitaire. Cette allocation de solidarité sera versée aux familles nécessiteuses impactées socialement et économiquement par les mesures de prévention et de lutte contre l'épidémie du coronavirus ainsi que celles qui percevaient auparavant l'enveloppe de 6000 DA au titre des opérations de solidarité pour le mois de Ramadhan. D'aucuns estiment que derrière cette crise sanitaire, il y a une crise sociale et notamment une fragilisation des plus pauvres. Beaucoup de chefs de famille avaient un emploi journalier. Aujourd'hui, avec la crise sanitaire, cette catégorie de journaliers qui gagnaient leur vie en dehors du circuit économique et ne bénéficiaient d'aucune couverture sociale ou médicale, «chôment» et n'ont pas de quoi subvenir aux besoins de leurs familles. Quels sont, dans ce cas, les mécanismes qui seront mis en place par les autorités pour recenser ces familles qui vivent dans la précarité ? A cet effet, le président Tebboune, selon le Premier ministre, a donné les instructions nécessaires pour un recensement rapide des bénéficiaires en vue du versement de cette allocation de solidarité avant le mois de Ramadhan. Selon nos informations, les collectivités locales et le ministère de la Solidarité se chargeront, avec la contribution des associations, des imams, des scouts et des comités de quartier de recenser, dans la discrétion, les familles nécessiteuses, notamment celles dont le chef de famille a perdu son emploi en raison du confinement sanitaire. «Beaucoup de familles recevaient des aides de la part de bénévoles, actuellement, en raison du confinement, elles sont livrées à elles-mêmes. Par humilité et pudeur, elles refusent de tendre la main. Les autorités doivent prendre en considération et en charge cette frange vulnérable de la société», note le responsable d'un comité de quartier, précisant qu'au niveau des localités les habitants se connaissent et ont un fichier des familles qui sont réellement dans le besoin. Des chefs de famille «bricoleurs» se trouvent sans aucune ressource. Ils sont également nombreux les travailleurs indépendants de l'artisanat et du commerce, les maçons, les coiffeurs, les petits vendeurs de l'informel… qui sont à l'arrêt et sans revenu. Ces personnes, selon les responsables d'association, doivent bénéficier de cette aide, notamment si le couvre-feu venait à être prolongé et dans ce sens,les autorités doivent faire barrage aux «profiteurs». Rappelons que toutes les collectivités locales ont recensé des familles nécessiteuses, via un formulaire électronique dûment renseigné et qui atteste de leur besoin. C'est grâce à cette formule que les autorités ont pu avoir une vision perspective pour la mise en place de tous les dispositifs de soutien social au profit des catégories qui sont dans le besoin et pour une meilleure rationalisation de l'opération de l'aide.