La pandémie de Covid-19 continue de se propager en Palestine occupée, mais à un rythme plus lent que celui observé au début de la crise. Dans son compte rendu quotidien devant la presse, le porte-parole du gouvernement, Ibrahim Melhem, a annoncé, hier la découverte de 10 nouveaux cas d'infection par le Covid-19. Encore une fois, il s'agit de Palestiniens travaillant en Israël et de personnes de leur entourage contaminées. Ces travailleurs sont malheureusement devenus la principale source de la contamination par le Covid-19 dans les Territoires palestiniens occupés, particulièrement en Cisjordanie. La remarque vaut aussi pour la ville sainte d'Al Qods et ses environs. Le dernier bilan total de citoyens infectés par le Covid-19 en Palestine occupée depuis l'apparition de la pandémie est de 284 cas positifs, dont deux décès et 64 guérisons. Si on ajoute les 36 cas positifs au coronavirus dans la ville d'Al Qods, où les autorités israéliennes interdisent toute action palestinienne visant à faire face à la propagation de la pandémie, le nombre total de cas positifs confirmés s'élève à 320. Selon l'Autorité palestinienne, 73% des cas positifs sont des personnes travaillant dans l'Etat hébreu et des gens qu'elles ont contaminés. Le mouvement Fatah a accusé Israël d'œuvrer intentionnellement à la propagation de l'épidémie dans les Territoires palestiniens occupés. Son porte-parole, Oussama Al Qawasmi, a déclaré qu'«à travers certaines mesures, le gouvernement israélien a facilité la propagation de la pandémie en Cisjordanie occupée». Il explique que les autorités israéliennes «prennent toutes les précautions nécessaires pour leurs citoyens, alors qu'en face, elles n'assurent aucune mesure de protection aux travailleurs palestiniens avec lesquels elles continuent pourtant de faire tourner la machine économique israélienne». Al Qawasmi a ainsi accusé Israël de faciliter l'entrée des travailleurs en Cisjordanie occupée, à travers des passages clandestins, dont les conduites géantes d'évacuation de l'eau de pluie, sans aucun examen. Comme ils sont des dizaines de milliers, le Premier ministre, Mohamed Shtayeh, a demandé au responsable de l'OMS en Palestine occupée d'intervenir auprès des autorités israéliennes afin de procéder au contrôle sanitaire des travailleurs avant leur retour en Cisjordanie occupée. Israël profite de la pandémie pour achever ses projets coloniaux Les Israéliens, quant à eux, ont qualifié les accusations palestiniennes de «campagne d'incitation raciste» envers Israël et son armée. Alors que le monde entier est préoccupé par la pandémie de Covid-19, des informations évoquent un accord imminent entre Israël et l'administration américaine sur les régions de la Cisjordanie occupée, qui vont être annexées définitivement par l'Etat hébreu. Ces informations ont fait réagir l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Hanane Achraoui, membre du comité exécutif de l'OLP, a qualifié cet accord imminent de «dangereux» et «répréhensible». Elle a ajouté que c'est «une exploitation hideuse de la préoccupation du monde au moment de la lutte contre le virus corona pour voler ce qui reste de la terre palestinienne». Comme si la Palestine leur appartenait, une commission israélo-américaine a été chargée de déterminer les zones palestiniennes à annexer, selon la vision déterminée par le soi-disant plan de paix baptisé «l'accord du siècle», annoncé par le président Donald Trump à la fin janvier. La responsable palestinienne voit que «ces mesures irresponsables menées par Trump et Netanyahu, à travers son cinquième gouvernement (…), dont le programme est principalement basé sur l'annexion des colonies et de la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée, selon ce qui est appelé ‘‘l'accord du siècle'', anéantissent de façon intentionnelle et provocante toutes les décisions et tous les accords, y compris ceux parrainés par les Etats-Unis eux-mêmes». La communauté internationale, qui fait face actuellement à la pandémie mondiale de Covid-19, risque de ne pas entendre l'appel que lui a lancé Hanane Achraoui. Ce dernier rappelle la nécessité d'une action active et sérieuse visant à contribuer à traduire les lois et les décisions internationales relatives à la question palestinienne sur le terrain, à fournir une protection urgente au peuple palestinien, à garantir ses droits inaliénables, y compris son droit à l'autodétermination, et à établir un Etat indépendant sur les terres occupées en 1967, avec Al Qods (Jérusalem-Est) comme capitale, ainsi que le retour des réfugiés.