Les autorités du Mozambique minimisent l'importance de la récente vague d'attaques terroristes dans l'extrême-nord du pays. Ces deux dernières semaines, un groupe islamiste, apparu il y a deux ans et demi, a brièvement occupé plusieurs villes de la province du Cabo Delgado, détruit bâtiments officiels et infrastructures et déployé son drapeau noir barré d'inscriptions en arabe. Le commandant en chef de la police, Bernardino Rafael, a affirmé, mardi, qu'«aucune zone n'est aux mains des insurgés». Il a toutefois concédé devant la presse locale que «certaines zones sont la cible d'incursions criminelles», indiquant que les autorités travaillaient à restaurer l'ordre public. Le groupe terroriste responsable de ces attaques opère, depuis octobre 2017, dans toute la province à majorité musulmane du Cabo Delgado, riche en importants gisements gaziers sous-marins. Il y a multiplié les opérations meurtrières contre les populations civiles et les forces de sécurité. Ces violences ont fait au moins 900 morts, selon un décompte de l'ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled), et causé le déplacement de plus de 150 000 personnes, selon les autorités. Depuis quelques mois, des attaques sont revendiquées par une branche régionale du groupe Etat islamique (EI). Les insurgés ont récemment annoncé vouloir imposer la loi islamique dans la région. Malgré les promesses du président mozambicain, Filipe Nyusi, ni la police, ni l'armée, épaulées récemment par des entreprises de sécurité privées de la région, n'ont réussi à rétablir l'ordre.