Confrontés au manque de moyens de protection contre le Covid-19, des médecins adhérents à la Société algérienne de médecine générale (SAMG), alertent les autorités sanitaires du pays sur les difficultés qu'ils rencontrent, et ce, depuis le début de la pandémie de coronavirus. En effet, c'est le président de la société, Dr Abdelkader Tafat, qui a déploré dans un message posté sur sa page facebook, «la non-application de l'instruction ministérielle n°31 du 23 mars 2020, relative à la prise en charge des besoins en moyens de protection individuelle des praticiens libéraux». «Je constate avec regret qu'aucune suite n'a été donnée à cette instruction et ceci 25 jours depuis sa parution. Les officines des pharmaciens référents qui ont été désignés dans les wilayas pour l'application de cette instruction se plaignent eux aussi de n'avoir reçu aucun matériel de protection destiné aux praticiens libéraux», a-t-il dénoncé sur sa page facebook. Et d'ajouter : «Tout le monde se rejette la balle. Aucun moyen de trouver de simples masques chirurgicaux à la vente et encore moins de trouver des masques FFP2, sur-blouses, lunettes de protection, charlotte, gants qui constituent la tenue recommandée dans la note ministérielle n°15 du 08 avril 2020, relative à la protection des personnels de santé face à l'infection au Covid-19». La Samg a déploré par ailleurs que plusieurs médecins sur le terrain sont désormais en train de mettre leur vie en danger ainsi que celle de leur personnel, de leur famille et de leurs patients. Le risque, a-t-il averti, est d'autant plus grand chez les médecins âgés et chez ceux qui présentent une pathologie chronique qui doivent rester confinés chez-eux selon les recommandations. Ils doivent être dispensés d'exercer leur fonction. «En exerçant avec le masque chirurgical uniquement, nous vivons dans l'angoisse quotidienne, car nous accueillons chaque jour des malades porteurs de toutes pathologies et parmi eux probablement des personnes contaminées qui feront de nous des vecteurs de transmission du coronavirus à nos familles, nos patients et notre entourage», a-t-on souligné. Tout en interpellant sa tutelle de trouver des solutions à cette situation qualifiée «d'inédite», la Société algérienne de médecine générale a rappelé que malgré ce risque, les praticiens très conscients de la lourde charge qui pèse sur chacun d'eux condamnent toute «intimidation ou toute stigmatisation». «La tutelle n'a pas le droit de nous faire des injonctions de présence dans nos cabinets sans pour autant nous assurer notre protection», a rappelé aussi la Samg.