Le port du masque de protection est, désormais, imposé aux Constantinois à l'intérieur des centres commerciaux, magasins, marchés et services administratifs. Une mesure prise, jeudi, par le chef de l'exécutif, Saci Ahmed Abdelhafid, et qui vient en appui à celle inhérente à la fermeture récente de plusieurs commerces à cause du non-respect des mesures barrières par les habitants. Selon l'arrêté rendu public, les citoyens devront se munir d'un masque de protection dans les centres commerciaux et les services administratifs. Sont également soumis à la même mesure les gérants de magasin et leurs employés. Les réfractaires feront l'objet de sanctions administratives allant jusqu'à la fermeture du commerce et des poursuites judiciaires. Tout citoyen contrevenant à cette directive encourt, pour sa part, une amende de 10 000 à 20 000 DA. Mais la question qui se pose est la suivante : comment faire pour observer cette mesure, sachant que les masques exigés ne sont pas disponibles dans toutes les pharmacies ? Au centre-ville de Constantine, à titre d'exemple, précisément avenue Abane Ramdane (ex-rue Rohault de Fleury), seule une pharmacie en dispose régulièrement. Et rares sont celles qui assurent la vente des masques non réutilisables, dont le prix varie entre à 60 et 100 DA l'unité. Pour ce qui est des bavettes lavables, elles sont cédées à 250 DA au niveau d'autres officines. Face à cette situation, une autre question s'impose : comment les citoyens à revenus modestes vont-ils gérer ces dépenses, surtout que la durée de vie d'un masque ne dépasse pas les 4 heures ? Dans leur stratégie de lutte anticoronavirus, les autorités locales sont interpellées afin d'assurer la disponibilité des moyens de protection. Aussi pour la mobilisation des brigades de contrôle, notamment au niveau de certaines agglomérations où les mesures de confinement sont largement ignorées. Parmi ces localités, nous pouvons citer, entre autres, Guettar El Aïche, Salah Derradji et Bounouara, où les gens continuent de sortir et vivre le plus normalement du monde, sans s'inquiéter outre mesure de la gravité de la situation et sans être dotés de moyens de protection.