Des composés extraits d'aliments très répandus comme les épinards, le chou, le fenouil, le piment, l'oignon, l'olive, les agrumes, le thé vert, le curcuma, le gingembre et l'ail sont les candidats présentés comme pouvant potentiellement constituer d'excellents remèdes pour lutter contre la Covid-19. C'est du moins ce qui a été avancé, dans le cadre de la branche phytothérapie, une des médecines alternatives fondées sur les extraits de plantes et les principes actifs naturels, par Imene Ouddane dans une contribution à la 3e édition spécial-Covid du journal d'information en pharmacologie de l'EHU d'Oran. Les études menées dans ce sens et sur lesquelles se base l'auteure de la contribution tendent à démontrer d'un côté les capacités de ces composants (flavonoïdes) à inhiber la pénétration du virus à l'intérieur de la cellule et de l'autre les possibilités d'une intervention directe sur le virus. «L'identification de ligands ayant des propriétés antivirales spécifiques est un procédé extrêmement long à mettre en place», rappelle-t-on, mais ces dernières années, une méthode intitulée «Docking moléculaire» a été développée. Celle-ci se base sur l'analyse informatique qui permet d'«établir des algorithmes de calcul visant à prédire l'orientation d'une molécule par rapport à une autre pour avoir le complexe le plus stable possible». Référence faite à l'intelligence artificielle, le tout nouveau paradigme de l'évolution du concept de la science passant historiquement par l'observation, l'expérimentation et la théorisation. «Les chercheurs ont travaillé pour identifier tous les polyphénols de type flavonoïde qui pourraient avoir une haute affinité pour la protéine spike (S) ou pour l'enzyme ACE-2.» En bref, qui pourraient d'une manière ou d'une autre neutraliser le virus. Une chose est sûre, note-t-on, «ces études ont révélé le potentiel surprenant que peuvent avoir certains flavonoïdes face à un virus aussi agressif». De ce fait, on estime qu'on tient là une voie de recherche qui devrait être encouragée dans le contexte actuel de course contre la montre pour trouver une parade à la pandémie. C'est par ailleurs dans le même contexte mais pour toutes autres substances que le remède mis en avant de manière sérieuse par le président malgache André Rajoelina a été rappelé. Il s'agit d'herbes médicinales, notamment une plante d'origine chinoise introduite dans ce pays en 1995 et qui est réputée pour stimuler le système immunitaire. Là aussi, des dérivés de la substance (artémésine) extraite de cette «absinthe chinoise» étaient déjà, selon le contenu de l'article, indiqués dans le traitement du paludisme comme montré par les travaux du prix Nobel de Médecine 2015, la Chinoise Tu Youyou. Les chercheurs malgaches de l'Institut de recherches appliquées (IMRA) auraient isolé le principe actif qu'ils auraient combiné avec d'autres molécules de plantes médicinales indigènes.