Les (mauvaises) affaires se suivent et s'entassent sur les bureaux de la Fédération et de la Ligue de football professionnel (LFP). Après l'épisode de l'enregistrement sonore qui a fait scandale et le tour du monde, une autre affaire tout aussi grave a déchiré le ciel du football algérien. Il s'agit du contrat du joueur M'hamed Merouani (MC Alger), transfuge de l'ASO Chlef, sur lequel est apposé le nom de Nassim Saadaoui, celui-là même qui est avec Fahd Halfaia au centre du scandale de l'enregistrement sonore. Le joueur affirme que Nassim Saadaoui n'est pas son agent, qu'il ne le connaît pas et qu'il ne l'a pas mandaté pour s'occuper de son transfert. Le dossier dégage une forte odeur de collusion entre plusieurs parties avec comme objectif final encaisser de l'argent au nez et à la barbe de tous. Cette affaire risque de coûter cher à tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin, que beaucoup n'hésitent pas à qualifier de trafic, de faux et usage de faux. Y a-t-il un lien entre cette affaire et celle de l'enregistrement sonore ? Peut-être. La même personne, Nassim Saadaoui, est au centre de ces deux dossiers brûlants et distincts. Le communiqué de la LFP publié après l'audition du directeur général de l'ES Sétif qualifie le premier cité «d'intermédiaire de joueurs» donne du crédit à cette thèse et élargit un peu plus le rayon de supposés complices en lien avec les deux affaires. Explication. Aux premières heures de l'affaire de l'enregistrement sonore, des voix, en off, bien sûr, ont juré main sur le cœur que Nassim Saadaoui ne figurait pas sur les listes des intermédiaires ni au niveau de la FAF, ni de la LFP. Le communiqué de la LFP, jeudi dernier, affirme le contraire…en pleine tempête du contrat du joueur M'hamed Merouani. Ce document a levé le voile sur un grave manquement en matière de respect des règlements du statut du joueur. Une question. Nassim Saadaoui est-il un intermédiaire (agent de joueurs) ou pas ? Quelqu'un avait-il intérêt à inclure son nom dans la liste des agents de joueurs ? L'apparition de son nom sur le contrat du joueur qui aurait déclaré ne pas le connaître, ni l'avoir mandaté pour négocier à sa place, a-t-elle un lien avec la première affaire ? Seule une enquête menée par des personnalités et une commission réellement indépendantes dévoilera les tenants et les aboutissants de cette sombre affaire. Quid de la commission du statut du joueur présidée par Oumamar ? Normalement, ce dernier devrait sortir de son mutisme pour éclairer l'opinion sur cette affaire qui relève de ses prérogatives. C'est elle, la commission, qui est chargée du dossier des intermédiaires. Ces derniers sont régis par un règlement spécifique. Dans la documentation mise à la disposition des deux parties (joueurs-intermédiaires), il y a le contrat de médiation entre le joueur et son agent (intermédiaire). Selon de nombreux joueurs et intermédiaires, ils n'auraient jamais reçu ce document de la part de la commission du statut du joueur. Sous le sceau de l'anonymat, un intermédiaire confie : «C'est une question mérite d'être posée. Le contrat de médiation qui doit accompagner le contrat qui lie un joueur à un club est-il toujours remis par la commission du statut du joueur aux intéressés ? S'il ne figure pas dans le dossier, ce serait une grave négligence. Il n'y a pas beaucoup de clubs, de joueurs et d'intermédiaires qui savent que lors de la signature d'un contrat, le club doit demander à l'intermédiaire de lui présenter le contrat de médiation le liant au joueur, fourni par la commission du statut du joueur enregistré auprès de la fédération.» Le contrat de médiation a-t-il été joint au contrat liant le joueur Merouani et son agent ? S'il ne figure pas dans le dossier, ce serait une grave négligence. Tous les contrats déposés à la LFP doivent remonter à la commission du statut du joueur qui vérifie la conformité du contrat et l'identité de l'intermédiaire qu'elle se charge de porter sur la liste des intermédiaires agréée par la Fédération. Le versement par un club d'une commission à un intermédiaire sous contrat avec un joueur est une infraction au règlement du statut du joueur.