L'équipe phare de la région du Sud-Ouest, la JS Saoura, avait dominé, de bout en bout, l'Interrégion la saison passée. La formation du président Hmimou avait, l'on se rappelle, terminé championne avec pas moins de 11 points d'avance sur son premier poursuivant. Une situation inédite pour un club du Sud-Ouest. L'accession en DII n'était qu'une simple formalité pour les jeunes joueurs et les entraîneurs, Belhafiane et Gourari. La quasi-totalité des efforts, financiers et techniques, avaient été consentis par le président de cette jeune formation, Zerouati Hmimou, un entrepreneur en travaux publics. Toutes les rencontres à domicile se sont déroulées au stade du 20 Août 1955 de Béchar, un stade qui, malheureusement, n'est pas homologué pour accueillir des rencontres de DII. En fin de saison dernière, le président de ce club avait déclaré à El Watan, à ce sujet, que « le wali a accordé à l'APC 10 milliards de centimes pour entreprendre les aménagements nécessaires et mettre ce stade en conformité avec les règles définies par la FAF et en même temps, il a ordonné le lancement des travaux en urgence pour permettre à la JS Saoura de recevoir ses adversaires à domicile et par conséquent entamer la prochaine saison dans de bonnes conditions ». Le maire, un médecin, qui a pu lire cette déclaration sur El Watan n'a pas, apparemment, apprécié, car il a réagi, lors d'une réception organisée en l'honneur de l'équipe au siège de l'APC, en faisant savoir aux journalistes que « les 10 milliards dont parlent certains (El Watan, ndlr) appartiennent à l'APC. Donc, c'est l'APC qui va aider le club en procédant à ces aménagements ». Ce rectificatif a été repris intégralement, le lendemain, par les journaux dont El Watan. C'était, peut-être la goutte qui a fait déborder le vase. On imagine facilement la colère qu'a suscitée cette mise au point du côté de l'imposante bâtisse grise, sur les hauteurs de Souk Bouhelel. Finalement, les travaux du stade n'ont toujours pas été entamés et la J S Saoura risque d'être domiciliée dans une autre wilaya, probablement à Naâma, à 350 km de Béchar. Les critiques des supporters vont bon train depuis quelques jours et risquent d'être plus dures à l'avenir si rien n'est fait. Du côté de l'APC, on justifie ce grand retard dans l'anonymat : « Nous avons tenté de lancer les travaux depuis plus d'un mois, mais la wilaya nous a bloqués. » Facile à dire. Le maire était en congé de 21 jours, puis il a prolongé son repos avec un certificat médical de 10 jours, et actuellement, il se trouve à l'université d'été du FLN à Mostaganem. Il rentrera au cours de cette semaine. A la wilaya, c'est un autre son de cloche murmuré sous le col, comme au temps de la révolution : « Ils (les élus) ont attribué les marchés en violation de la réglementation en vigueur. » Le wali était,Ò lui aussi, au vert. Il doit reprendre ce mardi.