Le président de la Confédération africaine de football (CAF), le Malgache Ahmad Ahmad, va probablement postuler pour un second mandat à la tête de l'instance faîtière du football continental. Elu le 17 mars 2017, il a vécu un mandat mouvementé avec, notamment, le retrait au Cameroun de l'organisation de la CAN-2019, confiée dans l'urgence à l'Egypte, les soupçons de corruption dans l'affaire des achats de matériels et d'équipements à la veille du CHAN organisé par le Maroc, l'affaire Ahly du Caire-WA Casablanca, l'irruption de la pandémie de Covid-19 qui a paralysé toutes les compétitions, sans oublier la procédure ouverte contre lui par la FIFA, tous ces éléments l'ont fragilisé. Malgré toutes ces touilles, l'homme ne compte pas baisser les bras. De Madagascar où il est en confinement, il semble avoir repris la main. Il a sondé les membres du Comex sur leur intention de présenter leur candidature. A priori, aucun de ses lieutenants n'aurait l'intention de le défier. Donc, de la lointaine île de Madagascar, il serait en train de peaufiner sa candidature pour un second mandat. Les poids lourds de la Caf et de la Fifa, dans le désordre, Constant Omari Selemani (RD Congo), Fouzi Lakjaa (Maroc), Hany Abo Rida (Egypte), Augustin Senghor (Sénégal) ne se présenteront pas contre lui. Le danger pour lui pourrait venir d'une femme, la Burundaise Lydia Nsekera, membre de la Fifa, qui pourrait être sponsorisée par Gianni Infantino, le président de la Fifa dans le cas où ce dernier mettrait son veto à la candidature du président de la Caf. Le premier scénario, Ahmad Ahmad se présente pour sa propre succession, la porte d'entrée d'un candidat algérien au Comex de la Caf se refermerait pour l'Algérie déjà malheureuse à deux reprises. En effet, dans la zone nord, une des deux places qui reviennent à l'UNAF sera mise en jeu en 2021, à l'occasion du renouvellement des sièges. La sortie de Fouzi Lakjaa (Maroc), qui va probablement convoiter un poste au Comex de la Fifa, ouvrira le champ à une course entre un Algérien et un Tunisien. Le Libyen Abdulhakim Al Shalmany, élu en 2019 aux dépens de l'Algérien Amar Bahloul, n'est pas concerné par cette élection. Le président de la Fédération tunisienne de football (FTF), Wadii Jarii, a affiché son ambition de briguer un mandat au Comex de la Caf et s'emploie depuis des mois à récolter des voix et des appuis. Il a pris de l'avance devant une éventuelle candidature algérienne. La chance de l'Algérie de récupérer un siège au Comex, perdu depuis le départ de Mohamed Raouraoua, réside dans l'improbable non-candidature d'Ahmad Ahmad ou de sa défaite s'il se présente. Le Tunisien Tarek Bouchamaoui a manifesté son intention de présenter sa candidature. S'il est élu à la tête de la CAF, l'Algérie récupérera le siège… par défaut de candidat au renouvellement des postes au Comex. Son élection écartera de facto celle de son compatriote Wadii Jarii, qui permettrait à l'Algérie d'occuper le second siège de la zone nord sans présenter de candidat.